The Witch in the Window est le quatrième film de Andy Milton, un réalisateur plutôt confidentiel dont je ne connaissais que le très moyen segment qu'il avait réalisé pour le film à sketchs Chilling Visions 5 Senses en 2013. Avec ce quatrième film , le réalisateur revisite la thématique de la demeure hantée en lui apportant une touche de sensibilité pas désagréable faisant glisser le film du récit fantastique pur jus au drame intimiste et familiale si cher au cinéma indépendant américain.
Le film raconte l'histoire de Simon un père de famille divorcé qui décide de passer quelques jours avec son fils Finn afin de retaper une maison qu’il vient d’acquérir, dans le Maine. Une fois sur place, tous deux entendent rapidement parler de l’ancienne propriétaire que les gamins considérait comme une sorcière.
The Witch in the Window n'invente pas la poudre à frissons du moins dans la base et la structure de son récit puisque cette histoire de maison au passé trouble avec de nouveaux habitants est commune à l'immense majorité des films de maisons hantées. En revanche dans le traitement de l'élément fantastique et surtout dans le comportement des personnages le film de Andy Milton se démarque assez vite du tout venant de la production horrifique pour trouver avec une certaine justesse sa petite musique intérieure. Si l'on oublie un petit jump scare un peu facile en début de film, The Witch in the Windows installe un climat assez inquiétant avec une remarquable économie de moyens n'ayant quasiment jamais recours aux grosses ficelles du genre ni aux effets spéciaux. Mais c'est aussi dans la singularité du comportement des personnages que le film se distingue avec notamment ce gamin plutôt attiré par une curiosité morbide que véritablement effrayé par les événements fantastique et ce père de famille pragmatique semblant finalement plutôt accepter l'idée d'une cohabitation surnaturelle. Sans trop en faire ni même revendiquer frontalement son appartenance au cinéma de genre le film de Andy Milton distille quelques jolis moments d'angoisse et de tension.
Pour le meilleur comme pour le pire The Witch in the Window est avant toutes choses un drame intimiste sur un homme un peu perdu souhaitant reconquérir le cœur de sa femme et l'affection de son fils tout en s'interrogeant sur sa capacité à le protéger d'un monde extérieur de plus en plus inquiétant. Par le biais du fantastique le film évoque les symboliques de l'esprit protecteur et du cocon familiale dans un monde dont la réalité est finalement peut être bien plus effrayante que le surnaturel lui même. Au dessus du récit de cette escapade campagnarde entre un père et son fils plane les ombres des maux de notre époque et l'inquiétude à protéger ses proches d'un avenir incertain. Après il faudra bien reconnaître que The Witch in the Window est assez mou dans son rythme et qu'il n'est pas le plus bouleversant des drames ni le plus effrayant des films fantastique et que ce n'est finalement que par la combinaison des deux que le film trouve son équilibre et sa force.
The Witch in the Window est un petit film attachant et singulier mais il reste à mon avis trop sage dans les deux pôles de son récit, trop timide dans le drame comme dans le fantastique laissant au final le sentiment mitigé d'avoir vu un bon film sans jamais avoir réussi à s'y plonger totalement.