Six ans après Little Odessa, Gray sort son second film, luxueux et doté d'un casting cinq étoiles. À nouveau le statut de classique instantané est dans le giron de Gray et les moyens sont à la hauteur. Dans cet opus, James Gray présente sous une forme tragique l'implosion d'un syndicat du crime. À nouveau la famille et la mafia se confondent. Little Odessa s'épanouissait dans des zones voisines de Scorsese ou Ferrara, The Yards tire plutôt du côté de Coppola et de sa trilogie du Parrain.
Cette fois surtout, Gray semble franchement dans le pastiche – certes, avec toujours son emprunte unique, mais elle s'avoue surtout dans les détails ; et sinon, avec le génie du metteur en scène. The Yards est bien doublement un classique, car il recompose les vieux avatars du film de mafia avec le style particulier de Gray et une certaine splendeur. Du style mais pas d'originalité au fond et surtout, une intensité toute relative.
Le tempo est efficace, les manières plutôt somptueuses, la structure lisse ; toute cette intelligence compense un manque de force voir de caractère. Les personnages et les situations sont excellemment écrits mais tout demeure décoratif. La réalisation de Gray est remarquablement harmonieuse, mais le contenu ne vaut pas plus que les archétypes qu'il charrie, utilise avec astuce et traite avec une platitude experte. Les acteurs sont au diapason, dans des compositions irréprochables et des costumes creux. Faye Dunaway en fait des tonnes mais c'est très joli.
https://zogarok.wordpress.com/2016/07/14/the-yards/