Assoiffé d'amour
Pour que les choses soient claires, je vais ici chroniquer non pas la version cinéma mais la version longue inédite disponible en bonus sur le BluRay. Enrichie d'un quart d'heure de scènes...
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le 23 mars 2014
43 j'aime
--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au dix-septième épisode de la quatrième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_2_King_Crocs/2478265
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---
Dans l’angoisse et la vanité la plus stupide, désormais seules représentantes de nos espèces de la ville, la reine des vampires et moi-même nous sommes rendues une nouvelle fois à la Cinémathèque pour honorer sa rétrospective vampires. Nous n’avons pour l’instant aucune nouvelle de nos recrues, parties hier seules ou en binômes inter-espèces prêcher le pacifisme et l’amitié auprès de nos frères et sœurs. J’ai prévenu Lycaon, m’attendant à ses foudres, et ne récoltant que sa compréhension et sa bienveillance. Il a lui même pendant ce mois freiné un peu sur les conquêtes de territoires et les entraînements belliqueux pour instruire et apaiser ses loups. Nous sentant tout à coup terriblement seules et vulnérables dans notre immense ville, la reine et moi passons jours et nuits ensemble. En règle générale, j’essayais de l’épargner de mes effusion de tendresse avec mon Éternel, mais cette proximité continue soudaine m’a contrainte à lui infliger cela. Je me suis sentie coupable de voir la peine remplir ses yeux à l’idée d’une romance ne se finissant pas dans le meurtre et l’injustice. Je repense à cette question qui m’avait traversée avant de la rencontrer, de la raison réelle de son incitation belliqueuse. Se pourrait-il que sa rage et que sa peine aient pris le dessus un court instant sur la stratégie froide qui la caractérise généralement, et qu’elle ai voulu punir mon bonheur en même temps que l’injustice que lui ont fait subir ses pairs, en ourdant une guerre sanglante, impliquant ses vampires et mes loups en général, ses bourreaux et mon couple en particulier ? Je n’ai pas osé poser la question, mais c’est troublée que je l’ai accompagnée ce soir voir ce film qui nous faisait toutes deux trépigner d’impatience.
*Thirst, ceci est mon sang*, est l’un de ces films aussi incongrus que prometteurs, délocalisant pour la première fois (de mon expérience en tout cas) le vampire cinématographique en Asie. Nous nous demandions ce que cette culture, d’une richesse aussi intense que sa différence avec la notre, allait bien pouvoir faire à ce mythe européen. Le résultat est surprenant, fidèle et novateur à la fois. *Thirst* s’ancre dans un réalisme cru autant que lui permet le sujet fantastique auquel il s’attelle. Étrangement, les deux font bon ménage, et le vampirisme, une nouvelle fois traité comme une maladie, révèle ses affres physiques les plus vils, les plus disgracieux et les plus douloureux. Dans ce champs singulièrement organique, le sexe trouve tout naturellement une place, s’éternisant parfois même un peu trop, mais se faisant témoin et moteur de cette curieuse histoire d’amour, qui s’éteint quand le sexe se fait progressivement remplacer par la violence. Malgré sa violence virtuose, son sujet explosif manié avec autant de douceur que de provocation, son ton et son image sombre, le film s’offre avec tout autant de dextérité un humour réussi, jouant en dérision tendre les incontournables caractéristiques vampiriques : assimilation aux chauve-souris, super-puissance, etc. Et dans ce méli-mélo de genres et de registres, le film s’offrent en plus la fin la plus belle, la plus émouvante, la plus surprenante et la plus déchirante qu’ai jamais proposé un film de vampire. Sorte de contrepoint brillant au « pire date de l’histoire du cinéma » que j’avais élu avec le premier film du mois, *Thirst* reprend l’idée du suicide amoureux, dans une scène d’heure bleue sublime qui prend la coquetterie d’être longue ou le risque d’être répétitive pour témoigner au plus proche de tous les tourments qui saisissent ces anti-héros singuliers, allant parfois même remettre les pieds dans le plat de l’humour, mais s’en détournant naturellement au fur et à mesure que l’évidente fatalité rapproche film et personnages de leurs fins. C’est bouleversé qu’on quitte la salle, car nous n’avions pas plus envie qu’eux de voir cette histoire, pourtant pas si belle ni heureuse que ça, toucher à sa fin.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes A la conquête des salles obscures..., Les meilleurs films de vampires et Vampire 2 : King Crocs
Créée
le 3 nov. 2019
Critique lue 77 fois
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