Le moins que l'on puisse dire, c'est que Christopher Smith (Creep, Severance) aime jouer avec nos nerfs. En effet, à la vue de Triangle on ne peut qu'être complètement sous tension, abasourdis par tant de complexité. Mélangeant tour à tour le slasher, puis le thriller psychologique, le réalisateur britannique se joue de nous, s'amuse avec notre matière grise, nous déroute à chaque scène.
Plutôt bien réalisé (beaucoup de séquences sont discrètement mais brillamment mises en scène), avec un casting sympathique et des décors bien exploités, Smith nous entraine dans un énième film à twist-ending comme on en a vu d'autres sauf qu'ici, malgré le peu d'explications qu'il nous donne, on reste perplexe, sans réelle ni concrète affirmation quant à l'histoire ni le titre de son film. Est-ce que les personnages sont bel et bien dans le Triangle des Bermudes ou n'est-ce que le nom du bateau dans lequel ils naviguent au départ ?
En pensant à la première option, on pourrait ainsi extrapoler sur l'explication du phénomène du fameux endroit par Smith qui serait tout simplement logique, passionnante et inattendue. Mais le metteur en scène brouille les pistes continuellement jusqu'au générique final où toute notre perplexité arrive à son apogée. Ainsi, entre Memento et L'Effet Papillon, Triangle s'avère peut-être difficile à regarder, voire nécessite une seconde vision, mais vaut néanmoins le coup d'œil, ne serait-ce que pour l'habile traitement du sujet.