Lovecraft en eaux troubles

Série B horrifique à la fois violente et décomplexée, Un Cri dans l'océan nous emmène dans les mers de Chine où un groupe de mercenaires embarqués sur une petite épave rouillée sont conduits par l'intrépide Finnegan (Treat Williams, véritable Indiana Jones aux répliques aussi sèches que ses coups de feu) jusqu'à un paquebot de luxe afin d'y piller ses occupants. Mais alors que la tension monte à bord, ils vont s'apercevoir que ledit paquebot est vidé de ses passagers, remplacés par des litres d'hémoglobine. Ces pirates des mers vont vite découvrir qu'ils sont devenus la proie de créatures marines inconnues et sacrément voraces...

C'est sur scénario simple mais efficace que va dérouler une péripétie explosive allant crescendo du film d'aventures au survival sanglant où nos héros vont tout parcourir le gigantesque bateau pour s'en sortir indemnes, n'oubliant pas pour cela de dégommer comme il se doit ces monstrueuses bébêtes lovecraftiennes préférant "boire" leurs victimes avant de recracher les os... Réservant de nombreux rebondissements et des retournements de situations bienvenus, Un Cri dans l'océan est avant tout une aventure purement fun où le suspense laisse le plus souvent place à des fusillades bourrines et des vannes salement balancées par des protagonistes attachants (mention spéciale à Treat Williams, la sexy Famke Janssen et le comique de service Kevin J. O'Connor).

Soignant son film avec une rare précision, Sommers nous livre un festival d'action et des effets spéciaux incroyablement réussis (les images de synthèse sont surprenantes de réalisme), proposant moult cadres lisibles et autres séquences testostéronées accompagnées de passages plus éprouvant comme lorsque l'un des pirates est retrouvé à moitié digéré. Fusionné avec un humour noir des plus efficaces, Un Cri dans l'océan est un excellent film d'horreur finalement original dans le genre, brillamment mis en scène et surtout particulièrement fendard.