Vu en avant-première aux 400 coups Angers le 13 Décembre 2019 en présence de Benjamin Parent et de l'actrice Isabelle Carré.
Je ne savais pas à quoi m'attendre en allant voir ce premier film du réalisateur, et je n'en suis pas sorti déçu. Bien qu'il y ait quelques lacunes scénaristiques, des répétitions et des personnages complètement (trop) stéréotypés, ce film est au final merveilleusement bien écrit et m'a, à sa manière, assez ému.
Benjamin Parent aborde le thème de l'adolescence à travers le personnage de Tom (interprété par Thomas Guy, qui peine à trouver ses marques et a du mal à convaincre au début du film, mais qui au final livre une prestation correcte), un jeune garçon """ayant perdu son frère dans un accident de voiture deux ans plus tôt.""" Le film s'ouvre d'ailleurs sur cette scène, et la perception de ce film change dès lors qu'elle intervient.
Le grand frère, Léo, est un jeune homme heureux, inspirant et très talentueux au basket, le modèle de Tom. Dès lors que ce dernier va disparaître, la vie de Tom va changer du jour au lendemain, et le garçon va garder son frère dans la tête, à la manière d'apparitions semblables à celles de Brad Pitt pour Edward Norton dans le film culte de David Fincher, Fight Club (2000). Ce format très intéressant permet au film de trouver un rythme agréable, qui le rend rapidement captivant.
Léo est interprété par Benjamin Voisin (22 ans) qui a un certains charisme et joue à merveille un personnage qui tombe parfois dans la caricature. En en faisant un peu trop, il sort du lot, et c'est vraiment sa prestation qui ressort de ce film. A suivre...
La construction d'un adolescent passe aussi par sa relation avec ses parents, et sans rature, Isabelle Carré et Laurent Lucas rappellent qu'ils sont d'excellents acteurs, en interprétant un couple ayant du mal à comprendre les dérives de leur fils.
Un vrai bonhomme n'est pas un film excellent, loin de la. Mais le réalisateur a le mérite d'oser, de prendre des risques, et cela rend son projet très agréable. Même si il le nie, j'ai trouvé que ce film ressemblait à un Donnie Darko mélangé avec d'autres teen movies, pour un rendu certes moins bien mais rempli d'émotions et de bons sentiments. Benjamin Parent le précise, cet adolescent, c'est lui. Un film très personnel que je vous conseille grandement.