Surement pas le film le plus médiatisé parmi les nouvelles sorties du moment mais pas le plus raté, bien au contraire !
Scénariste de l'excellent "Mon Inconnue" de Hugo Gélin sorti l'année dernière, Benjamin Parent s'essaye à la réalisation de son premier long-métrage et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'en sort avec les honneurs. Dans "Un Vrai Bonhomme", il est question du deuil, des relations toxiques, du harcèlement, du premier amour également. Des sujets et/ou problématiques que l'on prête ordinairement aux adolescents que le réalisateur filme avec justesse sidérante.
Il est aidé par un beau casting. Les plus connus à l'image sont Laurent Lucas et Isabelle Carré mais les révélations sont bien sûr les deux personnages principaux, l'un incarné par Benjamin Voisin, l'autre par Thomas Guy, déjà prometteur dans la monstrueuse claque "L'Heure de la Sortie" de Sébastien Marnier l'an dernier. On lui souhaite davantage de rôles au cinéma tant il est doué et parvient à porter sur ses épaules ce petit film épatant.
Si les sujets traités peuvent sembler habituels et encore plus dans le cinéma Français, Benjamin Parent y amène une touche "surnaturelle" qui fait toute la différence et permet à son film d'avoir une identité propre. Dans cette histoire, le jeune Tom est accompagné du fantôme de son frère Léo brutalement décédé deux ans auparavant et devra affronter sa vie d'adolescent traumatisé et rongé par le deuil. Toute cette dimension fantastique est aussi réussie que crédible. Elle offre des scènes sublimes et touchantes. La partie teenage est un peu plus classique et n'échappe pas à quelques poncifs du genre mais rien de pénalisant à l'arrivée puisque globalement, le film aborde parfaitement bien ses thématiques et séduit dans sa façon de les amener.
Un film modeste dans le bon sens du terme, excellemment interprété (Thomas Guy encore une fois une vraie révélation) qui saura vous émouvoir et vous attendrir sur des thèmes très forts. Une belle surprise !