Après le vertigineux A PROPOS D'ELLY , Asghar Farhadi nous montre encore une fois de manière subtile à quel point il y a deux "Iran" à travers l'histoire de ces deux couples, ancrés dans la tradition et ouvert sur la nouveauté. La formidable scène d'ouverture nous met d'emblée dans l'ambiance oppressante et dans le malaise de ce couple iranien face à la justice. Elle, Simin, veut divorcer car son mari refuse de la suivre à l'étranger avec sa fille comme il lui avait promis et il refuse que sa fille parte avec elle. Lui, Nader ne veut pas abandonner son père qui est atteint d'Alzheimer, et veut s'occuper de lui. Du coup la demande de Simin est rejetée. Elle quitte le domicile conjugal, Nader est obligé d'engager une personne dans l'urgence pour s'occuper de son père en son absence et tout va s'emballer. Nader ne s'apercevoir pas que cette femme, Razieh, est enceinte, et non qualifiée pour ce job. Elle a seulement besoin d'argent, son mari étant au chômage depuis peu. A partir de là, le scénario est implacable et ne ne laisse aucun répit aux spectateurs, jusqu'à se resserrer comme un étau sur chacun des protagonistes. Un enfer quotidien, kafkaïen même, dans lequel on aura aucun mal à se projeter suivant leurs décisions. Le scénario accentue les différences sociales et culturelles des deux couples et des deux conjoints en particulier, tout en les mettant d'accord sur leur conviction religieuse, qui semble être un argument imparable au vu de la société dans laquelle ils vivent pour essayer de trouver une solution temporaire si ce n'est un accord. On ressort alors de ce film avec un sentiment de compassion et d'humilité sur le monde qui nous entoure.