Deuxième film de Billy Wilder huit ans après Mauvaise Graine et son premier américain, Uniformes et Jupon Court nous fait suivre Susan Appelgate qui, dégoûtée par la vie New-yorkaise, prend la décision de retourner dans son Iowa natale, tout en devant se déguiser en petite fille pour bénéficier d'un tarif réduit.
Comme il le fera plus tard avec le génial Certains l'aiment chaud, il aborde le thème du travestissement à travers une comédie légère, marrante, subtile et sophistiquée. Le déroulement est convaincant et bien écrit, sublimé par la mise en scène de Wilder qui nous propose divers rebondissements souvent bien pensés et parfois même surprenants. Il nous captive, nous immerge dans cette histoire et en fait ressortir les émotions, le rire et le charme.
La galerie de personnages est géniale, attachante et très bien écrite, que ce soit bien évidemment Susan, qui se retrouve tout le long face à des situations inattendues, le major Kirby, militaire au grand cœur, sa relation amoureuse, la sœur de cette dernière ou encore les jeunes du régiment de l'école militaire. C'est là que l'oeuvre est forte, dans la société qu'elle dépeint à travers des personnages parfois hauts en couleur et souvent attachants, décrits avec une certaine tendresse et sans jamais une lourdeur ou faute de goût.
Uniformes et jupon court ne contient aucune faute de rythmes ni fausse note, à aucun moment cette comédie ne perd de l'intérêt et se révèle brillante, attachante et charmante de bout en bout. La réalisation de Billy Wilder est impeccable, jamais trop lourde et laissant la vedette à ses personnages qui sont merveilleusement interprétés. Ginger Rogers est fabuleuse et pétillante tandis que Ray Milland nous montre une fois de plus qu'il est un des acteurs les plus doué de sa génération.
Décidément, j'ai énormément de mal à résister au cinéma de Billy Wilder, surement mon cinéaste fétiche avec Hitchcock, et il nous livre-là une excellente comédie, marrante, charmante, rafraîchissante, attachante et emmenée par les géniaux Ginger Rogers et Ray Milland.