Remake à l'identique du sublime Ouvre les yeux d'Alejandro Amenábar, Vanilla Sky est l'exemple typique du remake américain sans imagination, sans âme et sans réel talent. En effet, si l'on remarque aisément la légère patte de Cameron Crowe derrière la caméra (couleurs chaudes, musique new wave, séquences fleur-bleue...), on ne pourra pas saluer en revanche le réalisateur pour son total manque d'initiative, ce dernier recopiant sans vergogne les mêmes plans, les mêmes scènes et les mêmes dialogues du film espagnol. L'intérêt ne réside donc nulle part, sauf peut-être pour les spectateurs n'ayant pas eu la chance de découvrir le long-métrage original.
De plus, outre le fait que ce remake ne sert absolument à rien pour ceux qui ont déjà vu Ouvre les yeux, l'atmosphère particulièrement glauque voire dérangeante instaurée par Amenábar est ici tronquée par une ambiance générale plus romantique, agrémentée de jolies couleurs et d'un casting flambant neuf de beaux gosses américains (Tom Cruise, Cameron Diaz, Jason Lee...). Le metteur en scène n'hésite par ailleurs pas à reprendre dans le rôle de Sofia la même actrice, à savoir Penelope Cruz, dont on ne comprendra pas le retour dans la peau du même personnage.
On ne remettra jamais en cause le talent des acteurs, Tom Cruise étant ici excellent en riche beau gosse amoureux tombant peu à peu dans la folie tandis que le trop discret Kurt Russell épate par sa sobriété dans le rôle du Dr. McCabe chargé de suivre notre héros torturé. Seule l'excentrique Cameron Diaz peine à clairement insuffler à son personnage une identité prenante, l'actrice étant bien loin de la performance livrée jadis par Najwa Nimri. Pour le reste, c'est du copié-collé en barre, avec pour unique réel changement le décor et en particulier la fameuse scène de la Gran Vía de Madrid déserte ici remplacée par le Times Square de New York. Bref, Vanilla Sky est un excellent film en soi mais dont tout le mérite revient à Alejandro Amenábar.