Chaque Pixar est attendu avec impatience par beaucoup de monde, tant dans la sphère cinéphile que chez le grand public. Vice-Versa n'y échappe pas et c'est tout à fait justifié étant donné l'originalité de son univers et du sujet qui va avec.
Bienvenue donc avec Joie, Peur, Colère, Dégoût et bien sûr Tristesse, ces cinq petits personnages vont tour à tour donner de la voix en incarnant les émotions de la petite Riley perturbée par un déménagement soudain.
Pitch simple et qui laisse une marge de travail assez conséquente, voilà un film qui prouve une nouvelle fois que Pixar sont de vrais auteurs. L'écriture habile permet au film d'explorer plusieurs thématiques intéressantes. De la quête identitaire en passant par la crise d'adolescence, Riley en voit de toutes les couleurs avec ses émotions.
Le film promettait d'être créatif en terme d'univers proposé, et il est de circonstance d'affirmer qu'il l'est. Vice Versa est sans aucun doute le Pixar qui développe une palette visuelle la plus conséquente. Le challenge était risqué auprès du jeune public et pourtant, l'écriture encore une fois permet de ne jamais tomber dans l'approche trop complexe du sujet tout en ne demeurant pas trop infantile non plus.
On pourrait penser que l'ensemble pourrait finalement ne s'adresser qu'aux plus petits, tant l'humour et les archétypes sont légions. Mais heureusement cet ensemble s'avère être tout en mesure et en nuance. Si ces petits personnages évoluent dans des couleurs chaudes et douces, ils n'en demeurent pas moins très bien caractérisés. A noter aussi que comme d'habitude chez Pixar, on ne prend pas les plus petits pour des idiots, on leur montre les choses telles qu'elles sont, la scène de l'Ami Imaginaire qui sauve Joie en est un bon exemple.
Joli poème visuel déclaré à ces petites voix qui résonnent dans nos têtes, Vice-Versa est sans aucun doute l'un des meilleurs films d'animation de la décennie 2010. Au-delà de son postulat simple, le film développe diverses thématiques avec beaucoup de justesse et d'humour tout en exploitant judicieusement la dimension dramatique. Chapeau !