Les petits prodiges des studios à la lampe ont encore frappé et prouvent (si il le faut encore) avec ce nouvel opus qu'ils restent les maîtres en la matière dans le paysage de l'animation, alliant comme rarement la réflexion à l'émotion, desquels résultent un mélange drôle, touchant et inédit.
En ayant l'idée farfelue de plonger le public durant plus d'1h30 dans la tête de la petite Riley, 11 ans, et de lui proposer de voir ce qu'il s'y passe réellement, et en revenant par là même à une œuvre véritablement originale (après 2 suites, un film plutôt estampillé Disney et un prequel), les Studios Pixar réussissent l'exploit de nous émerveiller à nouveau, et cela à travers un grand film d'animation possédant différents niveaux de lecture, et s'adaptant avec brio et inventivité aussi bien aux enfants qu'aux adultes.
Réalisé par Pete Docter (déjà derrière les réussites "Monstres & Cie" (2001) et "Là-haut" (2009), de grandes œuvres tout aussi touchantes et inventives), qui a pu recueillir les témoignages de plusieurs experts en psychologie humaine afin d'apporter autant d'authenticité que possible au film, celui-ci déploie des trésors d'ingéniosité pour créer de toutes pièces l'intérieur de l'esprit de Riley, un monde haut en couleurs dans lequel tout est possible, mais où finalement chaque chose doit être à sa place (le Quartier Général des émotions et pensées, le Monde de l'Imaginaire, les studios Rêves Productions, le sous-sol du Subsconscient,...).
Et parallèlement à ça, en proposant un récit intelligent, fin, travaillé dans les moindres détails, faisant la part belle à des thèmes vecteurs comme l'enfance, le déracinement ou encore les prémices de l'adolescence.
Et l'intelligence et l'inventivité du sujet et de son univers, c'est à travers ces personnages d'"émotions" qu'elles se dessinent le mieux, ceux-ci ne se bornant pas à leur simple fonction au fur et à mesure du film et s'avérant beaucoup plus complexes et touchants qu'on ne le croit (les personnages de Joie, Tristesse ou encore Bing Bong (l'ami imaginaire de Riley) en sont les parfaits exemples).
La vie n'est pas que joie, elle est également tristesse, colère, peur, dégoût et bien plus que ça. La vie est un tourbillon d'émotions, des émotions qu'il faut savoir reconnaître et finir par accepter, aussi difficile que ce soit dans certaines situations. Ne dit-on pas parfois que toutes les larmes ne sont pas un mal ?
Et cela, le film le raconte tout en finesse, avec humour et tendresse, sans être moralisateur, juste en constatant comment la vie va de l'avant, avec ses changements et bouleversements, et comment chacun d'entre nous, avec son propre vécu, pourrait réagir face à cela.
"Vice Versa" est un grand huit émotionnel à vivre de toute urgence et qui plaira à coup sûr aux petits comme aux grands (comme souvent chez Pixar).
Et une chose est certaine : après la découverte de ce film, vous ne percevrez plus tout à fait de la même manière ce qui se passe dans votre tête.
Les artisans de chez Pixar sont définitivement resté de grands enfants. Pour notre plus grand bonheur à tous.