Le commandant Thomas Dodge ne désire qu’une seule chose, être à la tête d’un sous-marin nucléaire. Malheureusement, quelques vieux dossiers entravent son avancement. Il lui est alors proposé un exercice d’entraînement un peu spécial en échange d’une future promotion. Mais il déchante quand il constate que le navire en question est un sous-marin diesel rouillé de la deuxième guerre mondiale, composé d’un équipage de bras cassés. On lui impose même une femme à bord ! Mais le commandant va se retrousser les manches et rassembler l’équipe autour de lui.
Des films de guerre qui prennent place dans un sous-marin, il y en a eu quelques uns. L’angle abordé est différent, puisqu’il s’agit de la comédie. Le film ne trempe pas dans la grosse farce, mais il se montre plaisant. Il trouve un bon équilibre entre son scénario, à peu de choses près crédible, et ses personnages, tous doucement loufoques. Bien qu’on puisse regretter qu’ils ne soient pas plus développés, il se crée assez vite un sentiment d’attachement pour cet équipage qui, malgré les difficultés extérieures et les bâtons dans les hélices qu’elle s’inflige cherche à bien faire.
L’histoire en elle-même n’est pas tant importante que la façon dont les péripéties rencontrées sur la route iodée vont être surpassées grâce à l’imagination des scénaristes. Le commandant Dodge arrive toujours à trouver une solution, ingénieuse. A l’image de ses personnages, le sous-marin est aussi déclassé, méprisé ou moqué, mais pourtant il se révèle tout autant capable de prouesses qu’un engin nucléaire, tant qu’on sait l’exploiter au mieux et lui faire confiance.
Peut-être est-ce aussi la même veine qui anime le casting, rempli de sympathiques outsiders, bien qu’à l’époque du film leur notoriété était différente. Kelsey Grammar qui joue le faussement impassible commandant Dodge était auréolé de son succès dans la sitcom Cheers, il joue ici son premier rôle au cinéma, son plus important à ce jour. Il est la figure d’autorité, mais aussi celle qui inspire confiance, qui sait qu’une personnalité différente n’entrave pas forcément la tenue d’un travail sérieux. Parmi les autres acteurs, mentionnons William H. Macy, Harry Dean Stanton ou Rip Thorn mais s’il y en a à saluer, c’est la prestation de Rob Schneider. Habitué aux rôles un peu idiots, il joue un second à moustache tyrannique et angoissé, qu’on prendrait presqu’en pitié.
Down Periscope réussit à trouver son point de flottaison entre le sérieux de son propos et l’humour de ses personnages, loin d'être une farce "à la ZAZ" comme son titre français pourrait le laisser penser. Il ne coule pas dans les profondeurs d’un rire qu’on sentirait forcé. A l’image de son scénario, où il ne s’agit finalement que d’un entraînement, un « war game » comme ils l’appelent, mais qu’ils vont mener avec sérieux, le film est une fort plaisante comédie, dont il n’est pas certain qu’elle ait épuisé tout son potentiel. Elle donne envie de poursuivre avec une suite, de poursuivre les aventures de cette belle équipe, de retrouver l’ingéniosité des scénaristes. Ce qui n’arrivera probablement jamais. Plouf, les espoirs.