Z est un très bon film. Premier volet de la trilogie politique de Costa-Gavras, ce thriller énergique sur la Grèce des colonels même encore aujourd’hui n’a rien perdu de son efficacité. A l’issue d’un meeting pour la paix, Z, un député de gauche, est gravement blessé par un militant fasciste et meurt. Présenté en compétition officielle au 22ème Festival De Cannes en 1969 où il remporta le Prix du jury à l’unanimité ainsi que le Prix d’interprétation masculine pour Jean-Louis Trintignant, tous les deux mérités. Il remporta également entre autres l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l’Algérie, et l’Oscar du meilleur montage pour Françoise Bonnot en 1970.
Avec ce film, le réalisateur adapte le roman éponyme de Vassilis Vassilikos qui retrace l’assassinat du leader de la gauche grecque, planifié par la police et déguisé en accident. Z est un film choc, un uppercut lancé à la dictature des colonels en Grèce.
«Toute ressemblance avec des événements réels, avec des personnes vivantes ou mortes, n'est pas le fait du hasard. Elle est volontaire», avertit le générique.
En 1968, fraîchement naturalisé français, le cinéaste d'origine grecque utilise sa caméra comme une arme pour tordre le cou aux mécanismes d'une dictature qu'il connaît bien. Il décrit les manipulations de l'opinion, les intimidations des spécialistes, les opérations de purification politique. Le discours de la police emprunte la métaphore agraire selon laquelle il faut nettoyer le monde de sa mauvaise graine, le nettoyer de ses "ismes" : le communisme, le pacifisme... De bout en bout, le manichéen Z, où le mal a l'apparence du bien et le bien celle du mal, tient le spectateur en haleine, jusqu'à ce que les masques tombent.
Du côté de la bande son pour le coup elle est excellente par rapport à d’autres films du cinéaste où parfois elle se fait rare. Ici c’est le grec Mikis Theodorakis qui s’en charge avec des belles compositions originales atypique de la Grèce justement et franchement on s’y croit bien que le film n’ai pas pu être tourner là-bas, mais en Algérie.
Le réalisateur Costa-Gavras signe ici son 3ème long métrage avec la plus grande réussite, servi par une distribution remarquable. Yves Montand, Jean-Louis Trintignant, Irène Papas, Charles Denner, Bernard Fresson, Jean Bouise, Jacques Perrin, Pierre Dux, Julien Guiomar, Marcel Bozzuffi et tous y sont extra.
Un (Zup)percut à la dictature.
Ma note : 8/10 !