Capitalism of the Dead

Devenu une valeur sûre du cinéma de genre des années 70 depuis le succès de La Nuit des morts-vivants, George A. Romero s'était depuis attelé à d'autres productions horrifiques comme Witch, La Nuit des fous vivants et l'excellent Martin, touchant à peu près à tout dans le genre. Il revient pourtant à ses premiers amours zombiesques dix ans après son premier long-métrage afin de livrer à son public un nouvel opus basé sur les morts-vivants.

Sans vraiment être une suite, Zombie suit néanmoins le parcours apocalyptique amorcé avec le premier film et va plus loin dans tous les domaines. Plus de zombies, plus d'action, plus de gore et un environnement plus vaste tout en conservant les thèmes essentiels de La nuit des morts-vivants, soit le huis-clos, la critique de la société américaine (ici la société de consommation) ainsi que l'aspect dramatique et l'approfondissement des personnages.

Ce deuxième opus va aussi plus loin dans son aspect technique, l'ajout de la couleur et d'effets spéciaux plus convaincants apportant son lot de nouveautés au genre en propulsant le film à un degré de violence graphique inouï pour l'époque. Mais si le film surpasse son prédécesseur sur certains points, il en perd en revanche d'autres. En premier lieu, l'intrigue s'étire énormément, ne délivrant principalement qu'une tuerie de zombies certes jouissive au premier abord mais au final répétitive.

Ensuite, les effets spéciaux et autres maquillages ont hélas bien vieilli et beaucoup sont très sobres (notamment les morts-vivants simplement grimés avec du maquillage grisâtre). Le montage original de Romero est lui aussi assez lent dans son ensemble a contrario de celui, européen, de Dario Argento qui réussit à couper bon nombre de scènes afin de dynamiser aussi bien le récit que les scènes d'action, par ailleurs appuyées par l'excellente musique des Goblin.

Bien entendu, cette pseudo-séquelle demeure excellente de bout en bout, apportant un vent de fraicheur au genre et permettant à Romero de pleinement siéger sur le trône de maîtres des morts-vivants. On regrettera toutefois ces défauts finalement évidents qui empêchent le film d'être parfait, le temps jouant de plus en plus contre lui (alors que le premier reste encore inébranlable). Opus préféré de la majorité des fans de la saga, Zombie reste un classique du cinéma d'horreur et conserve encore une certaine force tout en souffrant des années qui l'assaillent.