Tout commence par un évènement qui défraya la chronique aux États-Unis en juillet 2005, lorsque les médias ont dévoilés ce qui venait de se passer dans une ferme de l'état de Washington. Un cadre de l'aéronautique (Boeing) du nom de Kenneth Pinyan, âgé de 45 ans et père de famille, venait de décéder suite à une hémorragie interne après s'être fait sodomiser par un étalon. La police n'a pas tardé à découvrir qu'il y avait non loin de là, une ferme spécialisée dans les pratiques zoophiles. En se rendant sur place, ils ont découvert plusieurs enregistrements de vidéos. Des pratiques qui avaient lieues fréquemment dans cette ferme et dont les protagonistes n'ont pas tardé à être identifiés. Le plus surprenant dans tout cela, c'est qu'aucune charge n'a été retenue contre eux pour la simple et bonne raison que le Code Pénal de l'état de Washington n'interdisait pas la zoophilie, depuis le drame cette pratique est interdite et punie de 10 ans de prison (ouf !).
Zoo (2007) est le second long-métrage de Robinson Devor, ce dernier en a restitué un surprenant documentaire, alternant entre la fiction et le docu/réalité. Deux des principaux protagonistes ont acceptés de participer au film (par le biais des enregistrements audio des entretiens que le réalisateur avait eu avec eux), quant aux personnes présentes dans le film, ce sont des acteurs professionnels et non les principaux protagonistes de l'affaire.
Au final, il en résulte une passionnante incursion dans un univers méconnu de tous, si le sujet principal peut en rebuter plus d'un, en fin de compte, le film est à mille lieu de ce à quoi on aurait pu s'attendre. C'est à la fois poétique et onirique, de superbes plans en extérieurs, avec une B.O envoutante, cela casse complètement l'image que l'on se faisait du film. Aucune image choquante, seuls quelques propos peuvent surprendre ou déranger (à propos de la zoophilie : "C'est comme aimer sa femme ou ses enfants, c'est pareil", dixit un des protagonistes du film).
Présenté en compétition officielle au Festival de Sundance et lors du 60ème Festival de Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs, le film a bien évidemment créé le scandale, certains ont adulés, d'autres décriés, tant au niveau des spectateurs que de la presse ("émotionnellement dévastateur" cite les Rolling Stone, "un électrochoc visuel" pour Variety & "le meilleur de Sundance" de la part du Los Angeles Times). Une oeuvre qui vous ouvre les yeux sur une communauté secrète et sur une pratique interdite et tabou, le résultat final est vraiment surprenant.
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