Lorsque Papageno sème la violence...
Un film où la violence est présente du début à la fin. Les insultes, les coups et les humiliations fusent. Mais ce qui marque surtout dans ce film, ce sont les moments de tension pendant lesquels l'ambiance devient électrique pour ensuite exploser. Le rythme du film est très bon et ces enchainements entre scènes rapides et calmes permet au spectateur de ne pas décrocher.
L'intrigue pourrait toutefois être plus développée. En effet, un professeur vicieux et son élève retenus par une bande de dégénérés ne suffit pas à remplir pour moi les 115 minutes passées devant l'écran.
Si ce film mérite d'être vu c'est plutôt pour son ambiance, sa musique ( les airs d'opéra collent parfaitement à toutes les scènes) et son analyse des comportements humains que pour son scénario. Mais dans ce dernier domaine, il y a un petit bémol. Les personnages sont trop caricaturaux et ne permettent pas de prendre au sérieux les mécanismes de l'être humain qui nous sont présentés. C'est par l'exagération que Shin-yeon Won nous explique les rouages qui entraînent sadisme et humiliation.
Le statut de la femme est lui aussi plutôt bâclé. A Bloody Aria compare toute la gente féminine à de simples victimes impuissantes. En effet, le seul personnage féminin se contente d'essayer d'échapper aux brimades durant tout le film.
A la fin de la projection, on ressort moyennement convaincu par les thèses présentées. Mais pas totalement déçu puisque le film compense ses imperfections par son rythme et son suspense.