A Bloody Aria par cherycok
Après avoir passé bien 5 ans sans voir le moindre film coréen après de nombreuses déceptions, voilà que je décide de m'y replonger un peu en me disant qu'il doit bien y avoir quelque chose d'intéressant à se mettre sous la dent depuis ces 5 dernières années. Sous les conseils avisés de quelques forumeurs, je me lance donc un peu dans l'inconnu et commence par un A Bloody Aria donc j'ignore à peu près tout si ce n'est ce qu'en dit Jang Gerald sur sa chronique (ci-dessus) que j'avais lu il y a plus d'un an de cela.
Après visionnage, c'est plutôt une bonne impression qui en ressort même si la première moitié du film, avec la mise en place de l'histoire et une présentation des différents personnages, traîne quand même un peu en longueur...
A Bloody Aria est en fait une espèce de huit clos mais en extérieur, avec pour seul et unique lieu une sorte de terrain vague au bord d'un lac. On va y suivre les mésaventures d'un célèbre professeur de musique (Lee Byeong-Jun) qui va s'arrêter dans un cul de sac plutôt calme, pour essayer d'abuser sexuellement de la jolie élève (Cha Ye-Ryeong) qu'il ramène à Seoul. Tout va rapidement se compliquer pour eux lorsqu'ils vont être confrontés à trois énergumènes et à leur chef psychologiquement instable (Lee Moon Shik).
De ce pitch va se mettre en place une longue première heure durant laquelle les personnages vont arriver dans l'histoire à tour de rôle. Chacun avec ses travers, que ce soit les « gentils » ou les « méchants ». Won Shin-Yeon va prendre son temps et va faire petit à petit monter la pression de cette situation oppressante où on ne connait pas les vraies intentions des quatre « ravisseurs », agressifs dans un premier temps, puis plus dociles, et de nouveau violents. L'atmosphère est assez pesante, tout est vraiment fait pour mettre le spectateur mal à l'aise, même lors des quelques gags qui ponctuent le film ci et là. Et le problème c'est qu'à trop vouloir faire monter cette pression, on arrive à se demander si le film va vraiment s'énerver à un moment ou à un autre et on commence même parfois à un peu s'ennuyer.
Mais environ vers la moitié du film, suite à une phrase somme toute anodine, on voit le regard de Lee Moon Shik changer. Son personnage à la limite de la schizophrénie commence à faire vraiment peur et on sent que quelque chose va se passer.
Et c'est ce qui arrive. Sans jamais tomber dans le gore, on va assister à un festival de violence, aussi bien physique que morale. Baston, tentative de viol, humiliation, personnages qui pètent un plomb, c'est vraiment sur cette deuxième partie que le film réussi son pari. Les acteurs, principalement Lee Moon Shik, sont tous vraiment excellents dans leur rôle et aucune fausse note n'est à signaler. Dommage que Han Seok-Kyu soit si peu présent (alors que la jaquette du film le met en premier plan), son personnage de flic assez borderline aurait mérité un meilleur traitement et hormis 5 petites minutes au début et 10 sur la fin, il est absent tout le long du film.
Le final pourra sans doute en décevoir certain. Pourquoi ce besoin de nous expliquer comment ces personnages sont devenus ce qu'ils sont, garder le mystère peut avoir parfois un côté encore plus inquiétant, surtout dans ce genre de film.
Mais malgré tout, A Bloody Aria est un film des plus sympathiques. Le sujet de la vengeance et des violences scolaires a certes été déjà abordé de nombreuses fois dans le cinéma, l'originalité d'en avoir fait un huit clos en extérieur et les excellents personnages sauvent la mise et font du film un bon divertissement, certes à ne pas mettre entre toutes les mains...