L'histoire d'un couple de terroristes traqué par le FBI où le danger et l'incertitude planent, constant et invisible. Encore un suspens insoutenable ? 100 000 fois non, la cavale n'est qu'une cloche fantomatique posée sur une famille pas comme les autres emprisonnée malgré elle dans une maison de secours. L'atmosphère est sensible et tendue à la fois mais aussi extrêmement délicate à traiter avec justesse. La musique est le chemin vers la liberté, on pourrait croire à Danny the dog vu sous un certain angle... On en est plus que loin.
River Phoenix joue Danny le fils aîné élevé rebelle qui trouve normal d'être poli et gentil alors que Martha Plimpton joue une fille unique à son papa qui ne souhaite que se rebeller. L'idée est aussi simple que brillante. leur relation toute en dualité et superbement amenée passe en revue les sentiments de tous avec une grande finesse et un flot de scènes intenses. Il n'y a absolument aucune scène à jeter. River Phoenix habite littéralement la pellicule. Il y renaît et brûle du feu sacré à chaque instant. Toute la distribution au grand complet n'est pas en reste. Ils sont tous intenses et la mise en scène encore une fois chirurgicale de Lumet n'en manque pas une miette. Impossible de ne pas vivre et pleurer avec eux.
Un incroyable tour de force de Lumet encore une fois, qui d'un concept gros et gras comme un panzer entre les mains d'un mauvais réalisateur obtient un film fin et profond comme un coquillage, il est vrai porté par un River Phoenix en état de grâce. On ose à peine imaginer le grand acteur qu'il aurait pu devenir, et le reste du cast n'est pas en reste donc.