Le cinéma de Pascal Thomas a connu deux pics. L'un au début de sa carrière, dans les 70's, où il signe des merveilles comme Le Chaud Lapin, Pleure pas la Bouche Pleine ou les Zozos, et une autre fin 90's/début 2000, qui commence avec la Dilettante, Mercredi Folle Journée et Mon Petit doigt m'a dit. Si la suite de ce dernier est également très réussie, son cinéma se met depuis à redescendre en flèche, dans un confort petit bourgeois / petit vieux, un brin réac (il y a d'ailleurs en ouverture une pique anti-Cahiers absolument honteuse et consternante), un brin gauche caviar, remplissant la salle de la Pagode le dimanche matin pour les Matinées Vermeil avant que le cinéma ne soit détruit. Pour tout vous dire, je ne m'étais même pas rendu compte avant il a y quelques jours que Thomas avait sorti un film cette année. Encore un film choral, encore un film avec des stars ou des têtes connues dans chaque plan, et encore un discours un brin misogyne, comme d'hab, parfaitement résumé dans son titre : " ah, ces femmes, on les aime, mais elles nous font tourner en bourrique et elles sont la source de tous nos maux... mais on ne pourrait pas vivre sans elles..." vous voyez le genre ? Ici, cependant, Thomas renoue avec un genre qu'il aime bien : le film à sketches. ça commence par un mariage, où le marié, l'horrible Beigbeder (Dieu merci on ne le voit que 5 secondes à l'écran), se barre avec une autre sitôt la bague aux doigts. La mariée est déboussolée et les invités décident de tout de même célébrer la noce en buvant un coup tranquilou, au bord de je ne sais quel étang filmé 6 mois plus tôt par Guillaume Caneton et sa clique rance. Lors de cet apéro semi improvisé, rythmé par un groupe genre guinguette que t'as tout de suite envie de claquer en lui faisant bouffer ta fiche de droits sacem du semestre, les invités vont tour à tour raconter une anecdote liée à une histoire d'amour, de désir, qui leur est arrivé et dont ils ont eue connaissance. C'est dans ces sketches que se passent les meilleurs moments du film, puisque certains d'entre eux sont réussis et drôles, allant jusqu'à évoquer parfois une poésie baroque et colorée qu'on peut trouver soit chez Almodovar, soit chez Ruiz en fonction des sketches. Ce n'est donc pas désagréable à suivre, d'autant que Thomas maitrise la formule, le film ressemble en cela beaucoup à Celles que l'on n'a pas eues", un film à sketches qu'il a réalisé en 1980 dans lequel des personnages dans un train se racontaient des anecdotes sur des femmes qu'ils n'avait pas réussi à séduire..., mixé avec le conformisme bourgeois des Maris, les Femmes, les Amants, l'un de ses films les plus mauvais et abordant des thématiques identiques. On peut se demander en revanche qui s'intéresse encore à ce cinéma d'un autre temps, à part le cinéaste lui-même, mais il faut bien avouer que ça fait toujours un bien fou de voir Bernard Menez ou Pierre Richard à l'écran.