The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Larry Tu débute sa carrière en tant qu’assistant-réalisateur de King Hu sur Dragon Inn (1967). La collaboration se passe très bien, Larry Tu apprenant auprès du maitre Hu, et ce dernier décide de travailler de nouveau avec Larry pour le film A Touch of Zen (1971). Mais le tournage du film est très long, avec de très nombreuses pauses, alors Union Film et International Film Production, qui produisent ce dernier et qui avaient déjà produit Dragon Inn, décide de mettre en boite une nouvelle bobine avec une partie du casting et de l’équipe technique de A Touch of Zen. C’est ainsi que naitra A City Called Dragon, et Larry Tu sera propulsé au rang de réalisateur pour ce qui sera donc son premier long métrage qui, sur bien des aspects et des thématiques qu’il aborde, se rapproche de bien des travaux de King Hu, bien que A City Called Dragon suive malgré tout sa propre voie. Film méconnu, il est désormais disponible chez nous en HD pour la première fois au monde, grâce à une restauration unique produite par Spectrum Films, en bundle avec The Valiant Ones de King Hu.
Niveau scénario, une histoire de rebelles patriotes résistant à des envahisseurs mandchous qui manque peut-être un peu de finesse et de subtilité, mais qui reste néanmoins des plus prenante. Mais bien que cela soit un premier film, on sent très rapidement la maitrise du réalisateur qui a parfaitement été formé par King Hu. Le film est très bien conçu et bien filmé, avec un travail de caméra assez impressionnant, parfois très avant-gardiste, avec des contreplongées bien amenées, des cadrages particulièrement intelligents, des plans au niveau du sol ou derrière des objets. Les décors sont parfaitement choisis, et bien qu’on sente parfois que le budget alloué au film n’est certainement pas aussi confortable de celui de A Touch of Zen, A City Called Dragon reste visuellement très réussi et la réalisation très solide, avec cette ville qui va rapidement devenir claustrophobique, ville dans laquelle chaque pilier et/ou petite ruelle peut potentiellement cacher un danger, au point qu’aucun lieu ne semble être un endroit sûr. A l’instar de pas mal de bobines de King Hu, nous ne sommes pas ici dans un film d’action. Le rythme est souvent assez lent, mais sans que jamais A City Called Dragon ne devienne ennuyeux car le film est porté par une intrigue comportant pas mal de suspense et une tension dramatique savamment gérée. Le réalisateur soigne son ambiance, ses personnages, ses enjeux, et lorsque la violence éclate, elle est d’un très bon niveau, parfois même assez marquante avec le travail de caméra cité précédemment qui leur apporte un style des plus réjouissants, assez unique par moments, rappelant clairement les expérimentations de King Hu dans certains de ses films. Aux éléments classiques du wu xia, Larry Tu va y intégrer certains codes des films d’espionnage occidentaux (qu’on retrouvera d’ailleurs au début de A Touch of Zen), en plus du côté historique de son œuvre.
Le scénario est simple, bien construit, mais on regrettera que Hsu Feng soit emprisonnée une relativement longue partie du film alors qu’elle est clairement l’attraction principale d’A City Called Dragon. Hsu Feng, dont c’est le 2ème film (le premier étant Dragon Inn de King Hu, mais elle y avait un petit rôle), est parfaitement à l’aise et impressionne pas mal dans le rôle de l’héroïne, aussi bien dans les scènes d’exposition que dans les affrontements. Elle en impose par sa présence, par son regard profond et très expressif, par sa grâce féline. Elle se bat seule dans cette ville hostile jusqu’à la bataille finale à la recherche de plans de bataille qui l’aideront à renverser les Mandchous du Nord alors que de nombreux espions et assassins sont à sa recherche. D’ailleurs, pour ce film, elle a remporté le prix de l’actrice la plus prometteuse aux Golden Horse Awards de 1971 pour son interprétation de Shang Yen-Chih. Malheureusement, les scènes de combat sont peut-être un peu en dessous des standards de l’époque, à commencer par cet affrontement final qui pourra en faire sourire certains avec les armes du méchant qui s’apparentent plus à des gadgets qu’à de réelles armes létales et son rire improbable. Néanmoins, les compétences physiques et martiales des protagonistes sont très bien utilisées ce qui, couplé au côté aérien expérimental de certains moments, permet d’apprécier sans souci le spectacle proposé. Mais on a l’impression que ce n’est pas ce qui intéresse le plus le réalisateur qui semble préférer bien gérer son suspense, la paranoïa ambiante avec ces murs qui semblent avoir des yeux, l’atmosphère de peur, le côté thriller/drame d’espionnage de son film, et surtout mettre en image son héroïne.
Avec sa très bonne utilisation des décors, sa mise en scène à la limite de l’expérimental, son actrice principale parfaite, A City Called Dragon est une jolie réussite qui ne pêche que par quelques affrontements en deçà des standards de l’époque.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-a-city-called-dragon-de-larry-tu-1970/
Créée
le 22 août 2024
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