Big dédicace à toi Alfred. Quand on s'emmerde un dimanche soir, les scénarios sont nombreux. On peut aller se pieuter en attendant la journée de boulot du lendemain qu'on vomi déjà, ou on peut regarder un film de manière totalement aléatoire, pourvu qu'il y a des stripteaseuses, un peu d'alcool et beaucoup de sang. Sur ces trois points là, le film rempli sa part du marché, mais bon, ça n'est pas vraiment l'essentiel n'est-ce pas ?


L'histoire d'un mec
C'est l'histoire d'un flic, interprété par Daniel Baldwin, qui a été suspendu après une sale affaire, et qui se retrouve au centre d'une autre dans laquelle une stripteaseuse a été massacrée à coup de couteau derrière sa bagnole. Un peu plus tard, c'est le psy de Baldwin qui sera retrouvé dans le même état, aussi troué qu'une passoire. Linda Fiorentino et Gregg Henry sont à la charge de cette affaire, mais sauf que Baldwin, il se l'est tapé la Fiorentino alors qu'elle était mariée ! Et même qu'à cause de lui, son mari s'est suicidé devant eux en plein simulacre de la reproduction ! Du coup rien de plus excitant pour l'inspectrice que de se taper de nouveau Baldwin. Tout ça pour déboucher sur une affaire policière qui tient à peu près la route, mais qui est sans doute un poil prétentieuse que pour ce qu'elle est réellement.


Une enquéquette policière
Le quatrième et dernier film du réalisateur (si j'ai bien fais mes devoirs), décide de se concentrer davantage sur la relation entre l'enquêtrice et le suspect numéro un qui ont déjà été amants par le passé, que sur l'enquête en elle-même. Bien sûr, ces deux plans se croiseront durant tout le film. Néanmoins c'est intéressant de noter qu'une femme peut être excitée par l'homme qui a causé le suicide de son mari. C'est bon à savoir. Le problème, c'est que l'alchimie entre les deux personnages est assez bof, et qu'on ne voit en eux pas la moindre étincelle d'amour qui fait briller les yeux de tous ces gens amoureux. L'enquêtrice est plus préoccuper par le fait de se faire troncher que de faire son vrai travail, à savoir, d'enquêter sur le suspect numéro 1. Heureusement que son partenaire de bureau est là pour faire avancer l'histoire de temps en temps, sinon sans ça on a le temps de s'emmerder.


Acteurs studieux
En ce qui concerne les prestations des acteurs, on est loin de crier au talent. Fiorentino est rapidement insupportable, et l'air machiste et "je m'en foutiste" de Baldwin nous donne instantanément l'envie de lui chier à la tronche. Heureusement, on pourra féliciter Gregg Henry de faire son boulot de façon assez convenable. Après tout c'est pour ça qu'il est payé. Mais dans ce film rien n'est fait pour mettre en valeur les acteurs. Les dialogues sont soit d'une banalité déconcertante, soit d'une connerie alarmante. Au bout des cinq premières minutes, on entend Henry dire " J'écoute plus mon intuition, elle s'est trompée beaucoup trop souvent ". Un flic qui ne fait pas confiance à son intuition dans une affaire où il y aura trois homicides, est-ce bien raisonnable ? (dixit Desproges). On a également droit à " Ce serait dommage qu'un type comme toi, qui fait mieux les gambas que ma propre mère, finisse sa vie en taule." Plutôt sympa … et enfin ma préférée : " Il avait fait de la spéléo dans le crâne de sa femme avec une pioche".


Quel suspens !
Le but des enquêtes policières genre noir, c'est que le suspens nous triture de l'intérieur, là le problème, c'est qu'on est loin d'avoir notre compte, et ça n'est pas en passant la même musique stressante pendant une heure et demi qu'on va s'intéresser à qui est réellement le tueur. Je suis mauvaise langue, une fois dans le film Baldwin écoute la nocturne n°8 opus 27 n° 2 de Chopin tout en réparant sa caisse. Si ça c'est pas de la classe … L'autre problème, c'est que des films dans ce genre, avec un flic accusé d'un meurtre, on en a déjà bouffer, et si on ne sort pas le grand jeu, on s'emmerde rapidement. Pour moi ce film aurait très bien pu être raccourci au format "40 minutes" pour un épisode moyen de "New York Police Judiciaire", ça aurait paru moins long et moins con.


Une histoire, cent fins
Le gros problème, c'est aussi cet espèce de volonté de vouloir enchaîner les Twists. Imaginez si dans le "Sixième sens", on apprenait que Bruce Willis était un fantôme, oh que finalement non, le gamin n'a jamais existé, qu'il était dans le coma, que sa femme avait donné l'adresse à son agresseur pour qu'elle flingue son mari, etc etc … on entre dans le domaine du ridicule, et ben là, on y est. D'autant plus que ces twists sont si prévisibles … je veux dire [SPOILER :] """
Quand on travaille dans une boite de striptease où l'on voit débouler tous les vieux pervers des classes ouvrières après six heures pour se dandiner devant leurs yeux vicelards, le cul envahit par leurs mains grasses, tout ça pour dix dollars de la journée, on a tendance à ne pas en être fière (du moins d'après ma mère) quand on en parle à la police … sauf si justement on ment (et mal en plus)
""". Durant toute l'enquête, ces blaireaux ne se poseront jamais les bonnes questions, et quand ils pensent avoir la réponse, ils préfèrent chercher autre chose, histoire de prendre une fausse piste pour rajouter quelques minutes ennuyantes pour le téléspectateur, c'est rageant, tout simplement. Pour terminer sur une note positive, je dirai que ce film comporte de temps en temps de bonnes scènes, qu'on a pas trop le temps de s'emmerder si on passe les scènes de "blabla je te regarde droit dans les yeux en caressant tes seins" … et la fin vient assez vite, ça c'est un point positif majeur.


Bon Film :)

P-D
3
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le 9 févr. 2016

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