La littérature Harlequin a parfaitement le droit d'avoir accès aux grands écrans, et la sensibilité "populaire" italienne n'est pas la moins pertinente pour se coltiner avec les codes du mélo : chirurgien déchiré entre un amour "déclassé" et fidélité conjugale, opérations de la dernière chance, enfant en danger, fantôme bienveillant d'un amour perdu... Castellitto affronte toutes les niaiseries du genre, et c'est tout à son honneur. Malheureusement, Castellitto veut aussi nous prouver - c'est son premier film - qu'il est plus malin que son matériau de base, et ça, c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire : renoncer à la trivialité qu'appellent les poncifs pour faire du "beau cinéma", à coup de trucs de narration et de mise en scène "dans le coup". Le résultat est un film tiède, qui se ridiculise régulièrement à force d'excès piteux (en partie dû, il est vrai, à une contre-performance terrible de la Cruz, littéralement paumée dans un rôle qu'elle n'assume pas), et qui nous laisse, pour finir, complètement indifférents. [Critique écrite en 2009]

EricDebarnot
4
Écrit par

Créée

le 17 mai 2015

Critique lue 323 fois

3 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 323 fois

3

D'autres avis sur À corps perdus

À corps perdus
Petitcheminot
7

Love will tear us apart

Je suis incapable de me rappeler de qui j'ai pu récupérer ce film assez confidentiel, et qui a trainé un long moment sur mon disque avant que je me risque à le regarder, mais je le ou la remercie...

le 11 mai 2013

4 j'aime

À corps perdus
EricDebarnot
4

Harlequin

La littérature Harlequin a parfaitement le droit d'avoir accès aux grands écrans, et la sensibilité "populaire" italienne n'est pas la moins pertinente pour se coltiner avec les codes du mélo :...

le 17 mai 2015

3 j'aime

À corps perdus
Korleone
7

Critique de À corps perdus par Korleone

Lorsque sa carrière internationale a débuté, Penelope Cruz n'a pas oublié de tourner sur le vieux continent, et force est de constater que ce n’est pas son plus mauvais choix. Car même si le film...

le 29 nov. 2024

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25