A Cross The Universe ou Justice par eux-mêmes. Court long métrage documentaire brouillant les frontières entre fantasme et réalité, passage à l'acte irresponsable et délire inconséquent celui coréalisé par Romain Gavras et le duo de musiciens fait figure d'objet NSFW complètement dingue, irrécupérable et scabreux tout à la fois.
Une heure durant le réalisateur du collectif Kourtrajmé suit à la trace le binôme francophone, de leur statut de stars entourées de milliers de fans au cadre largement plus restreint de leur intimité : en résulte un objet amoral et ambigu filmant Justice sous toutes ses coutures, de leur art mêlé de sons saturés aux allures de dubstep trash'n'back à leurs multiples turpitudes : flashs épileptiques, visions pléthoriques de seins nus et de débauche en tous genres, bitures, et cetera... Filmé au plus près des deux gonzes A Cross The Universe montre une tournée de 18 mois en une petite soixantaine de minutes faisant l'effet d'un clip à la fois sidérant, douteux et exténuant, véritable témoignage d'une notoriété dépeinte tout autant dans la lumière du public que dans ses facettes plus obscures et tendancieuses.
Entre un manager fasciné par les armes à feu, un chauffeur de bus savamment pondéré et le filmage compulsif de Romain Gavras ce documentaire trash et déviant réserve quelques-unes des meilleures compositions de la tournée 2008 du groupe de la French Touch : turgescente et obsédante ladite musique s'inscrit logiquement dans la lignée des sons de Daft Punk, moins aboutie certes mais pleinement efficace. Une curiosité à voir et à entendre.