Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur.
Vanté par la critique et les cinéphiles du monde entier le chef d'oeuvre de John Ford tient à mon sens de la fausse valeur. En effet si la réalisation, les cadrages et la photographie sont plus ou moins irréprochables sur le plan technique l'écriture des personnages, des situations et du récit en règle générale demeure beaucoup trop lourde et démonstrative pour m'inspirer autre chose qu'une franche déception. Le scénario, facile à résumer en quelques mots, se limite à la quête monomaniaque d'un héros solitaire ( John Wayne ) et de son neveu métisse : retrouver la nièce du justicier coûte que coûte dans l'espace désertique du continent américain.
Certes la reconstitution du mythe de l'Ouest américain, la peinture minutieusement travaillée des valeurs aussi importantes que l'honneur, le foyer et la justice et la place accordée à l'archétype du héros incarné par Wayne restent des éléments pouvant favoriser l'adhésion au film de John Ford. Le problème c'est que l'artificialité des dialogues et la superficialité du traitement des différents personnages et de leurs interactions m'ont empêché de croire un tant soit peu à ce western lisse et didactique en diable.
Je ne doute pas que La Prisonnière du désert puisse passionner les cinéphiles, notamment sur l'aspect purement technique et cinématographique. Pour ma part j'ai trouvé ce film binaire, assez simpliste et pas vraiment pessimiste en définitive. N'importe quel film de Sergio Leone sera dix fois plus profond, audacieux et mémorable que ce classique surcoté. Mais cet avis n'appartient qu'à moi, bien entendu.