Le rocking chair et le sang
John Wayne, vieux bougon solitaire, fin connaisseur d'indiens qu'il exècre, parcourt le Texas à la recherche de sa nièce enlevée gamine par des Comanches, aidé en cela par un jeune ami de la famille qui a du sang Cherokee.
Ils doivent absolument la retrouver avant qu'elle ne soit en âge d'être épousée, sinon, la jeune fille sera perdue pour les blancs...
Ce film est le récit de cette quête, inspirée par une histoire vraie. Celle-ci s'étale sur des années, avec parfois de brèves étapes au point de départ, à travers une blessure, une lettre, un mariage (ne jamais oublier la quête après la messe !!)...
Dans cette épopée, chaque scène vise la perfection. Les plans d'ouverture et de fermeture du film sont à tomber par terre. L'étirement du temps est magnifiquement rendu, et l'on ressent le poids des années en même temps que les protagonistes. Les seconds rôles sont parfaits, comme dans tous les Ford, et Monument Valley n'a jamais aussi bien porté son nom.
John Wayne tient là un de ses meilleurs rôles, apportant avec lui une dose d'antipathie considérable, il donne au personnage (Ethan, nom qu'il donnera plus tard à son propre fils) une ambiguïté et une humanité proprement terrifiante.
Chaque instant de vie semble ici à son sommet, du simple repas de famille à l'arrivée d'une lettre, de la housse du fusil au fauteuil à bascule, du feu de camp traditionnel au bref arrêt dans une auberge...
Un cinéaste et son acteur fétiche au sommet de leur art pour une histoire passionnante qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière seconde.
Un film qui reste marqué dans la chair pour toute une vie.