A Day Without Policeman par Mickaël Barbato
Après avoir vécu une fusillade traumatisante à Hong-Kong, Chan Wai, flic de son état, se retire sur une petite île d'apparence tranquille. D'apparence, puisque les villageois s'avèrent être de sombres réacs préférant se constituer une force d'auto-défense plutôt que de compter sur des policiers pas franchement efficaces.
Mais bientôt, un drame se produit. Un continental se rend sur l'île pour y acheter du poisson. Il sera rossé par les paysans, sous la coupe d'un leader bien chevelu surnommé avec classe "long hair". Rossé donc, et il assistera, impuissant, au viol et meurtre de sa femme. Il s'en tire de justesse et prend la fuite avec son bateau. Il reviendra quelques heures plus tard, accompagnés de potes de l'armée. Le massacre des villageois peut alors commencer.
Voilà donc le fameux "film le plus violent de HK" d'après HKmag (plus sûr du titre, ce n'est pas comme si ce torchon avait laissé une bonne impression). Il s'agit pourtant d'une grosse déception. Passons le scénario indigeste, qui aurait pu aller bien plus loin si l'intérêt de Johnny Lee n'était pas un racolage de toutes les secondes. Viols et meurtres ne s'y comptent plus, mais avec un ton tellement aguicheur qu'on n'est touché par aucun de ces actes, aussi inoffensifs qu'un Pixar. Si vous pensiez retrouver cette violente noirceur qu'on peut trouver dans le très bon Run and Kill, passez votre chemin. Quand aux "simples" amateurs de péloches gores, rejoignez ceux qui partent : les meurtres sont cheap, les impacts risibles comme ces meurtres à l'arme blanche soutenus par des bruitage tellement honteux que t'en chiale de rire.
Le scénario n'est qu'un prétexte, donc, même si le personnage personnage principal est un minimum fouillé. Son état de choc, dû à la mort de ses collègues dans une fusillade au AK47 particulièrement dévastatrice, donne lieu à des situations bien vues. Les continentaux arrivent tous armés de ce fameux fusil, évidemment, et le très cabotin Simon Yam de se laisser aller à un festival de grimaces dont il a le secret. Prestation ignoble, soit dit en passant, pas aidé par une direction tout bonnement absente. Comme cette séquence hallucinante de dual screen où Simon et sa belle se font face, au téléphone, puis raccrochent avant de rester dix longues secondes en feintant d'être comblé dans des mimiques à se tordre de rire...
Un bien mauvais film, qui n'a pas mérité sa réputation de cat III jusqu'au-boutiste.
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