Il était une fois dans l'Ouest par Mickaël Barbato
Voilà le film le plus définitivement contemplatif qu'on puisse voir. Leone, tout comme Kubrick, était un cinéaste de l'esthétique. Ce sens peu commun, voir en désuétude de nos jours, allié à son amour du surréalisme, tout ça bonifié par un Technicolor à tomber à la renverse et on obtient déjà une fable. Seulement, Leone signe surtout là son film le plus sombre, pas du tout nihiliste, mais qui traite avant tout de la mort. La mort d'une ère romantique avec l'arrivée du train à vapeur et, donc, la disparition de ces figures du cow-boy solitaire. Dès le début, et ce après un générique culte et le plus long de l'histoire, la faucheuse semble vouloir prendre le contrôle d'Harmonica. Tout comme le Cheyenne apparait pour la première fois à l'écran couvert de poussière, tel un mort-vivant fraichement revenu à la surface. En résulte une ambiance très nostalgique, sublimée par une BO de Moriconne belle à en crever, une interprétation géniale et un sens du cadre et de l'espace fascinant. Le duel final est d'ailleurs le meilleur exemple, et cette utilisation, cette manipulation de la perspective. J'en peux plus je suis en feu !