On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. On ne se choisit même pas soi-même*

Film à petit budget qui ne paie pas de mine, A Fiery Family reste dans la droite lignée de ces films d’action mafieux standard qui mélange gunfights, combats pieds/poings et affrontements à l’arme blanche. A travers une intrigue banale, celle d’un malfrat voulant raccroché mais rattrapé par sa condition nous suivons une poignée de personnages emportés par leur destin. Il y est plaisant d’assister aux règlements de compte mafieux ainsi que les tensions qui peuvent exister avec la police. On notera à cette occasion une course-poursuite après un guet-apens policier. Malheureusement, la partie qui met en scène les deux boss, l’un endossé par Richard Cheung et l’autre par Lo Lieh manquent ouvertement d’intérêt. Ils se livrent un face à face verbal avec un inspecteur, campé par l’acteur Yeung Chak-Lam à base de répliques stéréotypées. Des scènes classiques qui n’apportent pas grand-chose, si ce n’est de permettre d’atteindre une durée standard de long-métrage. Il faut croire que le scénariste Bryan Chang était peu inspiré pour décrire plus en détails les mésaventures des membres de la famille qui inspire le titre du film. On se contentera donc des quelques scènes d’actions que Wilson Tong réalise avec la complicité de Wong Chi-Keung. Elles ont avec elles une ambiance d’antan, celle des studios que l’auteur a pu côtoyer. Sans ça, on pourrait noter combien l’atmosphère est sombre. Au-delà de la tragédie humaine qui se joue, ce sont surtout les personnages qui interpellent. Ils sont tous contaminés par cette noirceur due à leur survie. Ainsi, même le personnage central interprété Norman Chu est prêt à tout pour s’en sortir, jusqu’à éliminer un témoin gênant qui s’avère être un monsieur Tout-le-monde. Malgré le fait qu’il agit sans état d’âme, on parvient tout de même à avoir une certaine empathie pour lui et les siens.


A Fiery Family reste un polar typiquement eighties, plutôt sympathique mais qui n’échappe pas à quelques scènes de parlottes dont il aurait pu se passer. Il n’en reste pas moins un divertissement relativement agréable, en offrant des moments obscurs qui nous invitent à s’y arrêter.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/03/10/a-fiery-family-1989-wilson-tong-avis-review/)


*Philippe Geluck

IllitchD
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le 4 mai 2015

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