A Fond démarre avec des scènes de vie de famille tout ce qui a de plus classique. C’est le jour du départ en vacances et on a droit à toutes les blagues convenues que ce sujet pouvait amener (le retard, les enfants à réveiller, les valises qui sont lourdes, etc). Le tout est assez poussif et les personnages parlent beaucoup pour ne pas dire grand chose au final. On ne sait rien d’eux, surtout des enfants, sinon qu’il s’agit d’une famille visiblement aisée qui a acheté une nouvelle voiture pour partir en vacances. Mais A Fond démarre véritablement quand les personnages rentrent dans la voiture en question. La on retrouve ce qui fait le cœur de ce film très high-concept : l’enfermement des personnages dans une voiture folle qui ne peut pas s’arrêter.
Le début du voyage en voiture est intelligemment construit comme un build-up de film d’horreur : on sait ce qui va se passer, et on attend le moment où ça va se passer, inquiets pour les personnages qui eux ne se doutent de rien. Les plans où l’on voit la voiture commencer à dérailler sont sans doute les plus inspirés par ce cinéma d’horreur, avec des inserts très longs, sans musique, comme ceux d’un monstre qui arriverait, tapi dans la pénombre. Et arrive donc, un peu tard peut-être, le début des péripéties. Et celles-ci sont un peu décevantes. A part lors de quelques rares scènes déjantées, on n’atteint jamais le niveau de folie ni le rythme d’un Babysitting. Le film se contente de blagues un peu vues et revues sur les beaufs et la thématique du « on est tous le beauf de quelqu’un ». On rit, bien sûr. Mais pas aussi fort ni aussi régulièrement que lors de ses deux films précédents.
Si la comédie n’est pas maîtrisée à 100%, A Fond tire un peu son épingle du jeu grâce à sa réalisation en décors et en conditions réelles, point sur lequel Benamou et Garcia ont pris soin d’insister lors de l’avant-première. Et il est vrai que cela rend plus vrai et plus tangible. On est d’autant plus soufflés et impressionnés par certains moments, et l’on retrouve avec plaisir cette patte des cascades « a l’ancienne » à la Rémy Julienne. C’est d’ailleurs assez rigolo de voir les acteurs, pas très inspirés jusque là (à l’exception de José Garcia), avoir un moment de vérité et de justesse dans leur jeu quand ils paraissent réellement apeurés par une cascade. C’est un des points les plus réussis du film, et la principale raison pour laquelle je le recommanderais.
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