Deux appartements voisins et un palier commun, deux couples qui se mélangent et des portes qui claquent: on ne peut pas dire que Molinaro et son scénariste Gérard Lauzier réinventent le vaudeville. Encore que le plus dérangeant n'est pas l'académisme de l'intrigue, sans cesse alimentée par les intrusions inopportunes des personnages; c'est plutôt la mise en scène grossière de Molinaro, probablement consécutive au manque d'imagination du scénario.
Les ficelles sont grosses, surtout du côté du couple que forment Pierre Richard et Fanny Cottençon. Le premier peine à combiner les exaspérations de son personnage et sa tendance à faire le pitre.; la seconde tient le rôle ingrat, pauvre et épisodique, de la femme adultère. En face d'eux, le couple Emmanuelle Béart- Richard Bohringer fonctionne mieux. Bohringer en amant jaloux , met une étonnante brutalité dans son jeu, tandis que sa partenaire montre du talent et de la conviction malgré un emploi voué aux petites tenues.
La comédie s'étire, sans chercher à surprendre, accumulant des rebondissements superficiels et répétitifs.