Ce qui reste
Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière...
le 10 janv. 2018
137 j'aime
11
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
"L'éternité c'est long...surtout vers la fin" rappelait Woody Alen (ou Kafka selon d'autres sources). C'est ce que l'on se dit aussi au regard de l'infinie patience du fantôme de A Ghost Story, prisonnier à jamais d'une histoire pas complètement terminée.
Comme tout fantôme qui se respect(r)e, celui-ci est aussi invisible que silencieux, passe-muraille autant qu'imperméable au temps qui passe et d'un long drap blanc vêtu.
Mais à la différence des revenants qui hantent la plupart des films, celui-ci n'a rien d'une terreur.
Aucune animosité à l'encontre des vivants, aucune volonté de terroriser les nouveaux occupants de son ancienne maison, tout juste quelques signes d'agacement histoire de montrer qu'on peut quand même compter sur lui pour faire voler les assiettes et claquer les portes. Non, notre fantôme est plutôt du genre taiseux et mélancolique. Injustement privé d'une belle histoire, il se refuse à la mort. Mais n'étant plus vivant pour autant, le voici condamné à attendre la clé - en l’occurrence un secret caché dans la maison - qui lui permettra enfin de partir vraiment, de faire en quelque sorte le deuil de sa vie.
Portant en lui ce double fardeau - de l'injustice et de la solitude - il campe un personnage particulièrement attachant. Avec ses deux trous noirs en guise de visage et son inaptitude à faire autre chose qu'attendre, il est paradoxalement très expressif et réussit à faire naitre à son égard une réelle empathie.
D'autant que ce fantôme est d'une certaine manière un double de nous-même : lui le spectre, nous les spectateurs, chacun témoin silencieux de la vie qui se poursuit inexorablement dans la maison et sur l'écran. Le fantôme refaisant son histoire (Ghost Story) depuis les débuts là où nous pouvons nous-même rembobiner le film est une des lectures possibles de cet intrigant scénario.
Quant à la mise en scène, elle opère par longs plans fixes qu'accompagne une bande originale absolument somptueuse. Ce rythme très lent et ce manque d'action en refroidiront assurément certains mais pour peu que vous soyez sensibles aux films d'atmosphère et au thème de la mélancolie non seulement vous ne serez pas déçus mais ce film reviendra vous hanter plus tard... comme un gentil fantôme.
Personnages/interprétation : 9/10
Histoire/scénario : 7/10
Réalisation/musique ++ /photo : 8/10
8/10 <3
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Une affiche à l'image du film, Les meilleurs films de 2017, Dans ce film il y a un feu de camp, Ces films très spéciaux... et Mon top 1000
Créée
le 29 déc. 2018
Critique lue 221 fois
14 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur A Ghost Story
Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière...
le 10 janv. 2018
137 j'aime
11
Après la vie, l’amour, vient le deuil. Avec l’incroyable A Ghost Story, David Lowery tente de chercher cette petite étincelle d’humanité qui survit après notre mort, à travers la tristesse de...
Par
le 21 déc. 2017
135 j'aime
8
Présenté en compétition du festival américain de Deauville 2017, « A Ghost story » est un film qui transcende. De portée universelle et cosmique, ce film offre une réflexion poétique sur la vie :...
Par
le 6 sept. 2017
78 j'aime
10
Du même critique
Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...
Par
le 21 mars 2019
108 j'aime
33
La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...
Par
le 18 sept. 2019
96 j'aime
55
Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...
Par
le 21 avr. 2017
81 j'aime
17