A bout de souffle
Au casting, la célèbre actrice coréenne Doona Bae et la jeune Kim Sae-Ron. July Jung nous raconte l'histoire d'une chef de police locale qui va accueillir chez elle une petite fille qui se fait...
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le 17 mars 2016
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Cela faisait déjà un moment que je voulais écrire sur ce film mais je n'arrivais pas à trouver le temps pour. Et là, récemment, j'ai dû me mettre à bosser sur mon devoir de civilisation coréenne concernant des films et livres coréens donc je m'y suis enfin mis. Bref mieux vaut tard que jamais! A Girl at my Door(도희야) est un film que j’ai vraiment beaucoup apprécié et qui aborde des sujets « tabous » en Corée du Sud tels que la maltraitance infantile, l'alcoolisme ou l’homosexualité. Deux choses m'ont données envie de voir ce film : tout d'abord, la présence de l’actrice Bae Doo Na(배두나), dans le rôle principal, qui est peut-être la seule coréenne a vraiment avoir une carrière internationale, et l'autre chose est que ce film est le premier long-métrage de la réalisatrice July Jung. Premier long-métrage et quel long-métrage!
Bae Doo Na y interpréte une femme policière qui a été muté à la campagne. Alors qu’elle commence à prendre ses fonctions, elle est témoin de la persécution dont fait l’objet une jeune adolescente interprétée par la jeune Kim Sae Ron(김새론). Cette dernière, qui en plus de cela est aussi battue par son beau-père, viendra se réfugier chez elle. Dés lors, elles vont commencer à s'attacher l'une à l'autre.
Les deux personnages se ressemblent beaucoup, elles sont toutes les deux incomprises par le monde qui les entoure. Le personnage de Bae Doo Na est rejeté par la société à cause de son orientation sexuelle(son homosexualité est la raison de sa mutation), elle sait donc à quel point il est difficile d’évoluer dans cette société coréenne quand on est différents des autres. En Corée du Sud, il n'est pas évident de vivre normalement son homosexualité tellement la discrimination envers cette communauté y est forte(on se souviendra des questionnaires distribués dans les écoles visant à signaler les homosexuels). Ceci est donc pour moi la raison pourquoi elle s’attache si vite à l’adolescente, la jeune fille est une adolescente qui a des problèmes et qui est mentalement instable et surtout elle est très seule, elle se reconnaît en elle alors elle veut la protéger et l'aider.
La société coréenne est une société dans laquelle être différent des autres peut être un vrai fardeau. Je me souviens d’une amie coréenne qui n’osait pas dire à ses amis que ses parents venaient de divorcer de peur d’être jugée par les autres. C’est un peu ce qu’il se passe dans le film quand les habitants apprennent que l’héroïne est lesbienne. J’ai même été surpris qu’un film, mais surtout une réalisatrice, aborde ce sujet dont les coréens parlent si peu. Lors de mes séjours en Corée du Sud, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui m’a ouvertement dit qu’il était homosexuel, c’est plutôt quelque chose que l’on cache.
Ce film, qui a été selectionné dans la catégorie "Un Certain Regard" du festival de Cannes, montre un autre visage de la Corée du Sud en soulevant des problèmes dont on fait semblant d’ignorer l’existence. En plus de cela, les deux actrices sont vraiment très bonnes dans leurs rôles et très attachantes. Après un premier essai réussi, j'ai maintenant hâte de voir le prochain film de July Jung et voir quelles thématiques elle nous proposera et surtout comme elles les abordera!
http://nallalisme.com/2016/02/07/critique-a-girl-at-my-door-july-jung/
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Créée
le 7 févr. 2016
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