À l'aventure par FrankyFockers
C'est un croisement entre la veine mystique de Brisseau - Céline, L'ange noir - et sa veine recherche désespérée du plaisir sexuel féminin - ses derniers films. Brisseau filme ça avec une naïveté salvatrice, aucun second degré, et une croyance en le cinéma qui force l'admiration. Il y mêle une reflexion scientifique sur la création de notre monde et sa possible fin qui partout ailleurs paraîtrait cliché et digne d'un devoir de physique de seconde mais qui ici est bouleversante, notammant parce qu'il la met dans la bouche d'Etienne Chicot, formidable, et surtout car ce discours il le transforme en pensée cinématographique. Son film n'est jamais un film discurssif, c'est un film qui traîte le discours comme acte cinématographique. Peu de séquences dans le film, des blocs de temps forts, et un retour au cinéma de la Nouvelle Vague en le sens où il contient le cinéma Hollywoodien mais il en propose un au-delà, via la mise en scène, la photographie et le montage. Le film m'a beaucoup rappelé le cinéma de Rohmer et celui de Oliveira. Les actrices y sont sublimes, à commencer par l'héroïne, Carole Brana, qui est une vraie révélation, sublime actrice, et d'une beauté sidérante, gaulogène d'or 2009 haut la main. C'est un film d'une étrangeté telle, qui vire sur sa fin au mysticisme le plus total, qui fait qu'aujourd'hui plus rien ne ressemble à ce cinéma-là, qui est pour moi l'essence même de l'art cinématographique ! Bon, sinon, pour déconner, on peut dire qu'"à l'aventure" c'est Rohmer qui se pelote les nichons ou de Oliveira qui se pommade le kiwi.
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