Mouais un peu brouillon.
Ce n'est pas inintéressant : quelques intervenants bien choisis s'expriment bien, l'auteure aborde des points intéressants... mais ça part un peu partout sans rien vraiment développer. Par moment, c'est même une compilation de 'spécialistes' qui nous affirment telle ou telle chose sans documents à l'appui, sans chiffre, sans étude. Peut-être qu'il y a eu étude, mais dans ce cas ce serait plus parlant de les voir, sinon ça sonne juste comme de simples convictions... un peu comme lorsqu'on disait que les comic books étaient une cause de violence dans les années 50.
Au niveau du message, c'est donc un peu confus. On nous parle de désir, de technique, d'addiction... tout ça est mélangé on ne comprend pas bien le lien entre tous ces sujets. On croit même comprendre que certains s'opposent. Comme la technique qui semble être liée uniquement aux films pornos... comme si le désir ne pouvait s'accomplir au travers d'une bonne performance et que le véritable amour, c'était le simple coït sans se prendre la tête, tant pis si ça dure deux secondes... mais en même temps chacun dans un couple est en droit d'accomplir ses désirs... et comme si vouloir faire plaisir à l'autre n'était pas un réel désir. Je trouve le discours trop simple, pas assez réfléchi, pas assez nuancé. C'est un peu ouvert (le porno peut pimenter une vie de couple) mais pas trop (sinon on tombe dans les déviances). Mais à nouveau ce que j'exprime là n'est pas développé dans le film... car rien n'est vraiment développé. La seule chose qu'on sait en sortant de là, c'est que le porno fait plus de mal que de bien. Mais c'est surtout parce qu'on ne s'attarde jamais sur le bien et qu'on énumère le mal sans réellement le développer (même quand un intervenant s'exprime longuement sur un sujet, s'il n'y a pas de complément, ce n'est pas vraiment développer le sujet).
La mise en scène n'est pas très inspirée : on filme les intervenants, on met quelques images gratuites pour illustrer certains propos. C'est très segmenté aussi, on va chez l'un puis chez l'autre, il n'y a donc pas beaucoup de travail au niveau de la mise en scène, aucune vue globale. Si certains intervenants sont intéressants (ce père de famille qui surveille ses gosses à la fin) d'autres sont complètement à jeter (cette nana qui roule bien ses 'r' et qui semble sortir ses affirmations de son décolleté).
Bref, l'auteure aurait dû se concentrer sur un cas particulier et parler de sexe à partir de là plutôt que d'aborder autant de pistes pour ensuite faire des généralités pas très solides.
Ha et aussi, un truc qui m'a un peu énervé, c'est le traditionnel : avant c'était mieux. Ben oui, regarder canal + crypté c'était mieux ça ne menait pas à ces dérives. J'avais un pote qui regardaient canal + régulièrement mais c'est pas la même chose, non... certes nous n'avions pas une vue aussi dégagée, et puis les magazines qu'on chopait c'était figé... mais c'était déjà un accès qui pouvait mener à des addictions. Donc je trouve ça trop facile de balayer cela en disant : c'était différent, rien à voir, ce n'était pas aussi malsain que le net. Et puis j'aime les scientifiques qui font mal leur boulot : en 2008 il y avait déjà Youporn... alors je pige pas la journaliste qui parle de sites porno gratuits avec seulement des vidéos de 2 minutes en se foutant de la gueule des ados quand à côté la moitié de la population française se branlait déjà sur Youporn avec des films entiers... Ça donne l'impression qu'ils ne savent pas vraiment de quoi ils parlent.