Rich And Strange, film de 1932, amorce le début de la fin de la période anglaise d’Hitchcock.
C’est une des premières réalisations parlantes du maître et on remarque les lacunes techniques au niveau du son (bruitages et dialogues).
Le réalisateur anglais nous livre une comédie de moeurs sociales comme il en était produit énormément à cette période. Genre auquel Hitchcock s’était déjà lui-même frotter.
Un couple d’anglais modestes part en croisière en Orient avec l’argent d’un riche parent pour découvrir le monde et rompre avec la monotonie de sa vie. Durant ce périple, il est confronté à de si nombreux périls qu’il finit par regretter le cocon familial. Nous avons même le droit à la fin à la petite leçon de morale de circonstance.
Sir Alfred dose un savant mélange de drame et de comédie avec de multiples rebondissements tant et si bien que l’on ne s’ennuie jamais.
Le film n’atteint pas des sommets mais est intéressant, charmant et plaisant.
Les acteurs sont bons, la réalisation est par moment inspirée.
Le plus pertinent reste la caricature et la moquerie acide de la haute bourgeoisie que dépeint ici le metteur en scène.
Le happy end rassurera l’audience contemporaine au film mais on retiendra surtout la critique amusée d’une certaine classe sociale qu’Hitchcock exécrait et dont il ne se prive pas de montrer les travers avec plus ou moins de bienveillance.
A regarder en tant que comédie réussie de l’auteur sans l’inclure dans ses films mémorables.