Scenario basé sur un personnage réel, Philippe Berre qui a utilisé une fausse identité, celle de Roger Martin ingénieur en charge de l'A28 à Saint Marceau en France pour monter cette escroquerie qui ne va rien lui rapporter excepté 5 ans de prison ferme.
Au premier visionnage, ce film inspiré d'un fait divers réel m'avait subjugué par cette arnaque grandiose et sacrément gonflée. En le revoyant j'ai davantage perçu ses petits défauts.
La réalité n'est pas nécessairement plus complexe que la fiction. Parfois les cinéastes la complexifient pour les multiples rebondissements et y ajouter leurs idées, leurs thèmes et souvent une intrigue amoureuse pour satisfaire le public romantique.
Le réalisateur et scénariste XG a compris que le vrai escroc est un peu mythomane, l'argent n'est pas vraiment son moteur même s'il en a besoin pour vivre. Ce qui semble réaliste de l'histoire ne l'est pas vraiment. Le vrai escroc est un meilleur baratineur que le personnage interprété par Cluzet. Philippe Berre semble plus intelligent, plus compétent en construction et souriant aussi que l’interprétation tourmentée de Cluzet, acteur multimillionnaire avec +200 M.euro en 2021 (soit milliardaire en francs).
Philippe Berre, un escroc de légende !
Après le réalisateur nous montre bien une petite ville française qui souffre du chômage et de la crise économique (bien réel en 2008). C'est ce qui rattrape le métrage avec la performance d'actrice E.Devos en mairesse. On s'attache à ces gens qui cherchent à s'en sortir. C'est cette peinture sociale un peu terne, qui nous fait croire a un documentaire fiction. Et c'est notre erreur car l'escroquerie réelle a été assez différente de ce que nous montre le réalisateur même s'il en respecte l'esprit. On évoque pas la peine lourde que la justice lui a infligée, 5 ans de prison ferme, alors qu'il a permis de relancer un projet autoroute gelé a cause d'un scarabée. Oui la réalité est parfois moche, ironique mais doit on l'embellir dans une comédie ou la noircir dans un drame ? Je trouve que la réalité est souvent plus intéressante d'enseignement sur nos sociétés que les fictions mais c'est sans doute moins vendeur, moins commercial. Le public a besoin du pain et des jeux.
Philippe Berre est mort en juin 2021 à 66 ans à la maison de retraite de Neuvic (Corrèze).