À la croisée des mondes : La Boussole d'or par Roland Comte
J'attendais impatiemment la sortie du premier volet de l’adaptation cinématographique de la trilogie « A la croisée des mondes » de Philip Pullman, sorti en France sous le titre « La boussole d'’or ». Rien ne destinait le réalisateur Chris Weitz (réalisateur d’American Pie) à entreprendre une telle adaptation. La bande annonce que j’avais vue au cinéma m’avait tout de même donné l’envie d’aller voir le film.
A la différence de beaucoup de critiques lues ici et là, mon opinion sur ce film est bonne. Certes, l'’adaptation au cinéma de toutes ces œuvres fleuves et culte (de « Dune » au « Seigneur des Anneaux » en passant par «Eragon et « Le monde de Narnia ») sont difficiles et souvent réductrices.
Mais comment cela pourrait-il en être autrement tant la richesse de l'œuvre littéraire est supérieure à ce que peut faire même le plus doué des metteurs en scène (Cf. le semi-échec du « Dune » de David Lynch) en deux heures de temps ?
J'’ai lu et relu les livres de Pullman et je les classe parmi les meilleurs écrivains de SF ou de Fantasy (comme on voudra, car en fait il n'y a pas de catégorie adaptée à ce genre d'œuvre), que je connaisse. La richesse de ses bouquins, la complexité de ses personnages, l’inventivité de son (ses) monde(s) est proprement époustouflante.
Eh bien, non, n'en déplaise aux "pisse-froid", je n’ai pas été déçu car le film, même s'’il est évidemment réducteur, est en tout point remarquable.
Les acteurs (Nicole Kidman en Mme Coulter est à la fois l'’ange et le démon qu'elle est dans les livres, Daniel Craig, en Lord Asriel, suffisamment froid et distant, est parfait, quant à la jeune actrice Dakota Blue Richard, elle est aussi excellente en Lyra. Les décors sont magnifiques et pleins de surprises. La qualité des images de synthèse (en particulier pour les daemons) est telle qu’il faut se pincer pour se dire que ce sont des images de synthèse.
Un bémol : le son. Une horreur ! La musique (qui n’a rien de génial) est beaucoup trop forte et couvre les voix (celle de Nicole Kidman en particulier qui chuchote le plus souvent – ce n'est pas une critique de l'actrice qui est dans son rôle). Chaque apparition de "l'aléthiomètre" (véritable nom de la boussole d'’or pour ceux qui ont lu les livres) est accompagnée,– on se demande pourquoi, – par un déchaînement de cuivres qui obligent le spectateur à se coller les mains sur les oreilles. Dommage. C’est malheureusement un constat que l’on fait de plus en plus dans les salles et il faudra sans doute faire quelque chose contre ce son envahissant la plupart des films d'action.
En conclusion, beau film qui prolonge pour moi le plaisir que j’ai pris à lire (et à relire) les livres. J'’attends impatiemment l’adaptation du 2ème volume « la tour des anges », mais y en aura-t-il une ???