Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été
Après ses frasques anglaises sur Arnaques crimes & botanique et Snatch, Guy Ritchie délaisse le polar comique et alambiqué pour son premier remake américain. Souhaitant faire de sa femme de l'époque Madonna la star de son prochain film, il la dirige dans une comédie calquée sur un vieux film italien des années 70 : Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été. Un choix pour le moins inhabituel pour le plus barré des metteurs en scène anglais, lui qui avait surpris son monde quelques années auparavant en réalisant des comédies londoniennes barrées à souhait.
Cette fois-ci, pas d'acteurs anglais, pas de scénario à tiroir dingue et compliqué, juste Madonna, l'acteur italien Adriano Giannini (fils de Giarcarlo qui, fait surprenant, incarnait le même rôle dans le film original), une plage et un scénario plutôt creux. Le film est en fait très simple en soi : sur un bateau, une riche femme de millionnaire rabaisse à longueur de journée un pauvre pêcheur-serviteur. Lorsqu'ils échouent sur une île déserte, c'est l'inverse qui se produit et le pauvre pêcheur devient désormais le maître, exploitant à son tour la madone pour lui faire subir les pires humiliations.
Le concept est rigolo, l'histoire tantôt comique tantôt cruelle et tantôt romantique, l'interprétation n'est pas très extraordinaire mais suffisante, la photographie inégale mais les décors magnifiques et la réalisation extrêmement sobre (chose inhabituelle qui en a choqué plus d'un, Ritchie étant un insatiable amateur de plans dingues). Hélas, là où quelques exemples auraient suffit pour dépeindre la cruauté d'Amber (Madonna) envers Peppe (Giannini), le metteur en scène anglais nous assène d'un interminable prélude où humiliations incessantes, insultes multiples et caprices énervants ne s'arrêtent plus.
Pareillement, il en fait des tonnes dans la deuxième partie du film, sur la plage, s'amusant à rabaisser sa douce moitié dans des scènes pas forcément très amusantes et surtout trop nombreuses, nous étouffant de bêtise. Ainsi, À la dérive déçoit, surtout pour un remake, surtout lorsque celui-ci est réalisé par un metteur en scène aussi talentueux, surtout pour cette histoire d'amour excessivement mal concoctée dont la fin même rebutera de nombreux spectateurs. La nouvelle surprise de Guy Ritchie est donc surprenante mais pas dans le bon sens, dommage.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes C'est vraiment sorti en salles ça ?, Les meilleurs films de Guy Ritchie et Tu savais que c'était un remake ?
Créée
le 8 avr. 2019
Critique lue 669 fois
2 j'aime
D'autres avis sur À la dérive
Le pire Guy Ritchie
Troisième film signé Guy Ritchie après les deux polars déjantés qu'étaient Arnaques, crimes et botanique et Snatch et virage à 180 degrés puisqu'il signe ici une "comédie" (soulignez l'importance des...
le 5 déc. 2021
2 j'aime
Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été
Après ses frasques anglaises sur Arnaques crimes & botanique et Snatch, Guy Ritchie délaisse le polar comique et alambiqué pour son premier remake américain. Souhaitant faire de sa femme de...
le 8 avr. 2019
2 j'aime
Du même critique
Tant qu'il y aura des hommes
Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...
le 26 déc. 2020
68 j'aime
6
L'Épice aux étoiles
Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...
le 18 sept. 2021
44 j'aime
5
Les prolongations
Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...
le 20 juil. 2021
40 j'aime
10