Alala, je redoutais ce moment, j'ai vraiment hésité à aller voir le nouveau Malick, j'avais peur d'être déçu. Annoncé comme une erreur de parcours par les uns, un Tree of Life 2 par les autres, j'aurais préféré figurer parmi la 2è catégorie...

Pourtant j'ai plutôt bien aimé Tree Of Life, bien qu'il soit très difficile à suivre, la beauté des images (non dénuées de sens, il faut le préciser ici car c'est bien ce qui le démarque de To The Wonder) rattrapait un peu le tout. Et puis il y avait un vrai propos, un vrai sens, une âme.
Là ce fut un véritable désastre. Une catastrophe.


On dirait que Malick a voulu faire un condensé de tous les défauts de ses précédents films pour nous pondre un film sans vie, vide de sens, répétitif, ennuyeux, et pour au final s'auto-parodier. Oui, s'auto-parodier.
En deux heures, on doit avoir un nombre incalculable de plans en contre-jour. Du coup aucune surprise, tout est prévisible, attendu, et la beauté des images et la photographie s'estompe très rapidement.
"Regarde un peu mon contre-jour qu'il est beau... allez vas-y... T'en as pas assez ? Allez j't'en remet une couche". C'est bon, ça suffit la masturbation. ça ne suffit pas de sortir des belles images. Autant voir un documentaire animalier sur Arte.

Puis, quand t'as pas de plan en contre-jour, il y a une nana qui court sur une plaine en levant les bras au ciel, embrasse des bourgeons... S'il fallait prendre ce film au premier degré on la percevrait comme une attardée mentale, non mais sans blague quoi. Autant je suis d'accord Malick a le don de filmer le corps humain avec classe et légèreté (et il l'a prouvé anciennement), autant se taper ce genre de scène durant 2 heures, en passant du coq à l'âne sans raison, c'est du n'importe quoi.

Puis, une séquence de 20 secondes dans la neige en hiver avec des chevaux qui courent. Ok, il lui restait des rushs de son escapade l'hiver dernier et il fallait qu'il les introduise entre deux contre-jours...

Le couple sensé symboliser l'Amour dans toutes ses formes ne dégage presque rien, on a du mal à suivre l'acheminement de l'histoire, la trame de l'histoire est floue, la voix-off ne représente rien, elle ne vient même pas appuyer les états-d'âmes des personnages tellement elles sont vides, niaises.

J'ai cru que l'interprète de l'amant de la demeurée était un comédien amateur que Malick a voulu pistonner pour faire de la figuration, ou pire, de la silhouette. En fait quand j'ai vu le nom de Ben Affleck dans le générique de fin, j'ai halluciné (A part dans Argo où il était méconnaissable, je ne l'avais jamais vu jouer). La preuve que cet acteur n'a aucun charisme et qu'il est préférable de le voir derrière la caméra plutôt que devant.

Ah oui tiens j'avais oublié que Javier Bardem "jouait". Enfin là c'est pareil, je me demande à combien était le cachet pour qu'il accepte un tel rôle...

Pourtant j'étais le premier à défendre Malick et sa très bonne filmographie, il figurait même parmi mes réalisateurs préférés... mais là c'est trop, la supercherie a assez duré. Le château de carte vient de s'effondrer.
Quand j'y repense j'ai peur d'être dégoûté en revoyant ses anciens chefs d'oeuvres, peur d'y percevoir une niaiserie suffisante.

En espérant que Knights Of Cup ne soit pas une hécatombe lui aussi...

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le 18 mars 2013

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jejeninjaki

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