À la merveille par Feedbacker

A lire les critiques par ici, il y avait de quoi s'attendre à pire. Ajoutez à ça le fait que la bande-annonce était bien jolie, mais faisait craindre de voir Malick s'enfermer dans sa photographie, rabâchant les mêmes thèmes (l'amour et Dieu). J'allais le voir sans grande conviction.
Alors que The Tree of Life était plus un défilé de belles images, A la merveille (pourquoi cette traduction ?!) est un Malick plus direct ; il filme un peu moins les oiseaux et les arbres pour montrer des corps, des corps qui dansent et s'effleurent, qui volent (séquence de la fête foraine), des corps qui errent dans une baraque éternellement vide, des corps nus - et même du cul ! Tout en nuance bien sûr et toujours très romantique, mais j'imaginais l'amour dans les films de Malick comme étant presque platonique (Le Nouveau Monde, Les Moissons du Ciel, La Balade Sauvage). Ici il y a du sexe, et c'est bien.
Le cinéaste semble plus ancré dans son temps (la séquence skype) et dans le réel, surtout. C'est moins rêveur, mais on se projette mieux dans ce que peuvent ressentir les personnages ; pourtant Malick demeure éternellement vaporeux dans sa façon de filmer, ne se pose jamais, tente d'imprégner le spectateur de ce jeu de regard constant entre les personnages, leurs déplacements, qui trahissent leurs émotions et leur indifférence. Il n'a jamais aussi bien filmé les relations de couples.
Ca commence d'ailleurs par une vidéo prise par un téléphone portable, ce qui est assez étonnant de la part d'un cinéaste aussi classieux et soigné dans son travail. Mais ça montre une ouverture intéressante.
On s'y perd un peu à la longue et je comprends que son style peut lasser, mais le film semble une transition pour le cinéaste, qui malgré ses tics fait petit à petit avancer son cinéma.
Et faut arrêter de se focaliser sur l'aspect religieux du film, cette critique était déjà difficilement compréhensible à l'époque de The Tree of Life... la dimension religieuse est présente sans être étouffante, plus spirituelle que dogmatique.