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Alors que l’actualité fournit quotidiennement de quoi brasser du noir, que l’avenir ressemble beaucoup à celui d’un Mad Max, et que la majorité des productions Hollywoodienne semble allergique à un optimisme qui ne soit pas moqué par des clins d'œils au spectateur le rassurant sur le cynisme de l’industrie, (re)trouver un shot d’espoir au premier degré avec un tel talent dans la réalisation tient du miracle, malheureusement boudé.
Outre l’exploitation d’une partie des parcs d’attraction Disney, Tomorrowland est avant tout l'œuvre de Brad Bird, réalisateur sur lequel je n’ai pas tari d’éloges pour The Incredibles et sa suite, ou pour Ratatouille. Un cinéaste qui sait s’accaparer un scénario et le traduire en images d’un dynamisme fou, et où l’émotion est toujours présente.
Il est ici question de deux loups, l’un de lumière, l’autre d’ombre, en perpétuel conflit. Lequel gagne? Celui que l’on nourrit. Oubliez le défaitisme face à la morosité ambiante, et permettez vous de rêver et d’agir en conséquence. Luttez pour l’avenir que vous souhaitez. Un discours bien évidemment utopiste, mais qui n’en reste pas moins important pour ne serait-ce qu’espérer une amélioration, à défaut de la voir arriver. Pas de la naïveté, mais de l’optimisme et de l’abnégation.
On suit donc un trio de personnages inspirants, dans lequel Clooney se retrouve vite éclipsé par la vitalité débordante de Britt Robertson et la performance exaltée de Raffey Cassidy, qui souhaite faire évoluer le monde dans une direction qui s’éloignerait du mur fatidique qui point à l’horizon. L’occasion pour Bird, épaulé par son fidèle comparse Michael Giacchino à la musique, de créer un univers regorgeant d’inventivité, de loufoqueries et de designs rétro-futuristes du plus bel effet. On convoque Rocketeer, Jules Verne et George Lucas dans un patchwork dont le seul défaut est de rester trop timide dans sa fréquence d’apparition.
On peut regretter un dernier acte qui se prend un peu les pieds dans le tapis et traîne en longueur, mais on aura tout de même eu le droit à une aventure qui vaccine contre le défaitisme dans un tourbillon de dynamisme. La fabrique des rêves à plein rendement en somme.