Brad Bird, je ne le connaissais que pour sa carrière animation (The Iron Giant, The Incredibles, Ratatouille) et, ma foi, son travail me plaisait bien. Pas suffisamment pour visionner un Mission Impossible, mais là Tomorrowland me paraissait être le projet idoine pour me confronter à son travail en prise de vue réelle.
Tomorrowland n'est pas un chef d'oeuvre, pas même un grand film. C'est presque curieux de constater à quel point il laisse une impression périssable une fois la projection terminée. Ses thématiques effleurent à peine le spectateur, son univers ne persiste pas, ses enjeux s'évaporent sans bruit...
Pourtant, on ne peut pas retirer à Brad Bird un sacré sens de la mise en scène. Certains plans sont accrocheurs, la mise en scène est percutante, parfois ébouriffante, sans jamais être tape-à-l'oeil. Et surtout, le ton de son film détonne. Tout du moins sur le papier. Tomorrowland se revendique en effet positif : le monde va mal, c'est établi, mais plutôt que de se morfondre, retroussons nous les manches et mettons nous au travail. L'air de rien, c'est un message absent des blockbusters actuels, même ceux adressés aux bambins actuels. On renoue avec une science fiction positive qui devrait avoir sa place dans notre époque sujette à la sinistrose facile.
Mais Tomorrowland manque d'une réelle substance. Les trois quart du film ne sont qu'une longue introduction, certes mouvementée et dynamique, mais sans enjeux. Enfin parvenu au cœur du récit, on découvre un méchant presque ennuyé d'en être un, une opposition entre un vieil inventeur briscard et de la jeune enthousiaste manquant d'alchimie. Seul le personnage d'Athena se révèle émouvant, mais de façon trop fugace.
Tomorrowland est un film impeccable sur la forme, raté sur le plan narratif. En espérant qu'il soit malgré tout capable de montrer la voie aux studios pour des films de SF alternatifs aux canons actuels.