D’entrée de jeu, A la poursuite de demain ne cache pas ses intentions au spectateur, et c’est peu de le dire. Le premier objectif du film, très noble, qui est de faire rêver l’âme d’enfant qui sommeille en chacun de nous, parait évident dès la scène d’introduction. On y découvre en effet que l’une des attractions les plus connues de Disneyland cache en définitive un passage secret menant tout droit à Tomorrowland, un monde parallèle merveilleux où les gens se déplacent en Jet Pack et autres trains volants. Impossible de rester insensible. C’est très plaisant.
Le second – encore plus évident – consiste à nous mettre en garde contre les méfaits de la pollution sur notre planète : le monde dans lequel nous vivons va disparaître puisque nous persistons à vouloir ignorer les signes du réchauffement climatique. Une morale intéressante, qui est je pense nécessaire dans la société dans laquelle nous vivons, mais qui est très maladroitement amenée. Le problème est que Brad Bird ne laisse pas le spectateur réfléchir par lui-même. Dans ce voyage pour une autre dimension, il n’y pas de place pour l’interprétation. Un comble ! Tout, absolument tout, nous est prémâché. Le discours écolo est EXPLICITEMENT présent dans au moins 60% du film, en gros jusqu’à écœurement, et les scènes ayant la jolie ambition de nous faire rêver sont tellement flagrantes qu’elles en finissent par être insupportables… Un peu de la même manière que les rires préenregistrés pour les sitcoms, on a l’impression que Brad Bird se sent obligé de nous dire à quel moment on doit rêver et à quel moment on doit se sentir concerné par l’écologie. Comme si le spectateur n’était pas capable de le faire de son propre chef ! Qui plus est, le message écolo du film – encore une fois nécessaire et légitime – aurait eu un impact beaucoup plus important s’il avait été moins explicite, plus sous-entendu, un peu comme le fait Mad Max : Fury Road par exemple, dans un tout autre registre.
A la poursuite de demain est une grosse déception, que même des comédiens/comédiennes talentueux et une poignée de très bonnes idées n’arrivent pas à corriger. On se faisait également une joie de retrouver Hugh Laurie qu’on avait perdu de vue depuis la fin de Dr House, mais force est de constater que le traitement de son personnage de méchant a – lui aussi – été totalement raté. On n’ira peut être pas jusqu’à dire que A la poursuite de demain est un fiasco, mais presque, et on espère sincèrement que Brad Bird retrouvera son génie très rapidement. Chose qui ne devrait pas être trop compliqué puisqu’il vient d’entamer un retour au source en se chargeant de réaliser la suite très attendue des Indestructibles. Un univers qu’il connaît comme sa poche et qu’il ne se permettrait pas d’esquinter…
La critique complète sur le Coin du Cinéphile :
http://www.lecoinducinephile.fr/a-la-poursuite-de-demain/