Didier Bourdon, Chantal Lauby et Gérard Darmon font peine à voir dans ce vaudeville plat et peu inspiré. On préfèrera largement se replonger dans une de leurs comédies… à l’ancienne.
Sur une petite île de Bretagne, Jean-Jean (Didier Bourdon) et Henri (Gérard Darmon) apprennent que la grande cagnotte de la loterie a été remportée par un habitant du village. Ils décident alors de retrouver le gagnant afin de lui soutirer de l’argent. Mais lorsqu’ils retrouvent la personne chanceuse, ils réalisent que la situation s’avère plus compliquée que prévue et élabore une escroquerie… À l’ancienne.
Ce synopsis vous rappelle quelque chose ? C’est normal, car À l’ancienne est le remake de Vieilles canailles, un film irlandais sorti il y a plus de vingt-cinq ans. On se demande bien ce qui a poussé Hervé Mimran et son équipe à vouloir transposer cette histoire sous le ciel breton. Rien ne fonctionne dans cette comédie dépourvue du charme de l’Irlande traditionnelle, écrite et jouée de manière poussive et paresseuse. Le film veut cultiver l’humour noir, mais n’est tout simplement pas drôle. Pour donner une idée du niveau, le running gag central repose sur une imitation maladroite d’un accent écossais. Il est donc vraiment impossible de porter le moindre intérêt aux tracasseries de ces villageois envieux et antipathiques.
Il y a aussi une certaine tristesse à admettre que ceux qui nous ont fait tant rire il y a trente ans avec Les Nuls (Chantal Lauby, déjà avec la complicité de Gérard Darmon dans la Cité de la peur) et Les Inconnus (Didier Bourdon) ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. Bloqués dans des performances complètement étriquées, ils déclament leurs dialogues littéralement à bout de souffle (n’y voyez aucune référence à Godard). Aujourd’hui, on les retrouve donc dans un film assez nul qui aurait mieux fait de rester inconnu. D’une certaine manière, la boucle est bouclée.