L'intro en couleurs montre des agriculteurs dans un paysage montagneux s'entraidant au début des années 60. Rapidement une voix off, nous amène dans le passé, plus précisément à la fin de de Seconde Guerre mondiale. Les couleurs disparaissent, laissant place à un noir & blanc contrasté absolument sublime de Hiroshi Kusuda. Idée géniale, le générique lui reste en couleurs. L'histoire est simple, une famille de citadins a été transplantée dans les montagnes à cause de la guerre. Une fille de la famille refuse de se marier avec le fils du maire car il est un criminel de guerre. L'homme éconduit va alors se venger de cette famille pacifiste et monter les montagnards contre eux. Le drame final se termine dans un lieu dévasté, métaphore du Japon... mais je n'en dis pas plus. Une nouvelle fois Kinoshita montre l'impasse totale du régime militaire de l'époque et met en parallèle le drame vécu par le Japon (notamment les bombes atomiques) avec l'injustice subie par cette famille. D'une durée de 83 mn, ce film éprouvant pour les nerfs est une longue montée jusqu'au climax mise en scène avec de longs travellings alternant avec des gros plans sur des visages tourmentés. La musique du frère de Keisuke Kinoshita, Chuji Kinoshita, se réduit dans les moments de tension à l'utilisation d'une simple guimbarde, simple mais terriblement efficace. L'ensemble est soutenu par un casting de grande classe, notamment du côté féminin avec Kinuyo Tanaka, Shima Iwashita et Mariko Kaga. Vivement les classiques de Môsieur Kinoshita !