Catherine Breillat est une provocatrice féministe assumée ayant œuvré aussi bien dans la littérature que dans le cinéma. Dans ce domaine, on lui déjà le choquant Une vraie jeune fille et le sulfureux Romance mais aussi les scénarios de Police ou encore Et vogue le navire…. Voguant entre les styles, on la connait surtout pour ses drames érotiques le plus souvent choquants et très critiqués. Après son Romance très discutable au niveau de sa qualité et extrêmement violent graphiquement (voire dérangeant), elle récidive avec son septième long-métrage intitulé À ma sœur!, chronique douloureuse d'une jeune fille de douze ans en pleine crise d'adolescence.
Potelée, complexée et jalouse de son aînée Elena (Roxane Mesquida, une révélation), Anaïs (Anaïs Reboux) n'a pas la vie simple... La mise en scène sobre, réaliste, quasi-documentaire, presque sans musique et aux scène longues font parler d'elles-mêmes : Breillat est bel et bien de retour. Si le film est plutôt difficile à regarder/suivre par son manque de punch, l'histoire qui en découle est en revanche très intéressante et portée par deux jeunes actrices pleines de talent.
Hélas, on ne comprendra pas vraiment la volonté de la réalisatrice à vouloir ainsi choquer inutilement à travers des scènes ultra-violentes, gratuites et hors-contexte (le fameux final d'une brutalité gratuite déconcertante). Pas vraiment grotesque ni inutile en soi, À ma sœur! est juste raté, manquant de belles images pour être contemplatif et d'épaisseur pour être captivant. Une bonne structure narrative ainsi qu'un peu plus de douceur auraient peut-être réussi à en faire un bon film.