A Most Violent Year, au pays des convictions
Après s'être fait remarqué à l'aide de ses deux précédents films, Margin Call et All Is Lost, le réalisateur J.C. Chandor semble s'imposer peu à peu dans les petits papiers des cinéphiles et de la presse spécialisée, et son nouveau film, A Most Violent Year, est venu mettre un point d'orgue à cette attention. Histoire de mafia et d'entreprenariat sur fond des années 80, ce long métrage devait être l'ultime sensation de l'année 2014 et tracer une route vers la voie dorée des oscars. Résultat, le film n'a eu aucune nomination et si nombre de critique lui prêtent nombre de qualité, je comprends très bien cette absence de reconnaissance de la part de l'académie.
A Most Violent Year illustre parfaitement un ultime paradoxe face à certaines oeuvres, celui de trouver un "bon" film mauvais. N'adressons pas une haine injustifiée envers le travail de Chandor, il signe là une oeuvre pourvue de nombreux points positifs, néanmoins, le rendu global peine sérieusement à réellement convaincre et à justifier d'une façon irrévocable de tels partis pris. De façon à éclaircir d'entrée les choses, A Most Violent Year se présente comme le contre exemple total de ce que l'on peut attendre déjà rien qu'en lisant le titre. La violence n'est qu'une toile de fond et la promesse d'un profond thriller ou drame sur un homme prêt à beaucoup pour arriver à ce qu'il veut est une promesse en l'air qui n'a d'office ici que celle commerciale. Comme beaucoup l'ont déjà dit, A Most Violent Year s'apparente clairement à un anti-Scarface total, et ce rapprochement est d'une logique implacable tant le film de Chandor dessine le chemin inverse du classique de De Palma et ce à tous les niveaux ...