À nous la victoire par Alligator

Rare, un film sur le foot.
Dopé à la présence de grandes stars du ballon rond de l'époque (Pelé, Bobby Moore, Van Himst ou Ardiles), le film fait souvent semblant de s'intéresser au foot avec quelques ralentis sur des gestes techniques (reprises de volée, têtes, bicyclettes, etc) mais l'on constate très rapidement que Huston galère pour filmer ce sport. C'est si particulier. C'est souvent le cas avec la plupart des sports. Un but ne résume pas à voir les filets s'agiter, un match à un joueur qui dribble. En fait on ne peut pas faire semblant. On ne décide pas de faire du foot pour le filmer. Ici les actions de jeu puent la mise en scène. En plus, je ne sais pas si en américain Huston a tout compris de ce sport.
Et Huston a la sagesse de ne pas s'acharner à filmer l'impossible. Le foot c'est l'inattendu, l'impro, parfois le laid, parfois le beau. Alors il s'accroche avec plus d'ardeur, et de manière pragmatique aux autres aspects du film : la résistance, la promesse d'évasion du stalag.
C'est une deuxième "Grande évasion" en quelque sorte. Le tunnel est remplacé par le match de gala à Colombes (stade mythique de l'équipe de France avant le parc des princes, avant le stade de France).
Stallone joue un américain plein de dédain et d'arrogance. Et il est parfait dans ce rôle. Un peu teigneux. Fier. C'est assez bien fait. Il s'en tire très bien. Même si à voir ses mouvements on a de la peine à croire qu'il est gardien de but. Mais bon, vaut mieux éviter de trop à regarder sur ces aspects réalistes comme je disais plus haut...
Techniquement, je ne sais pas si j'ai vu le film au bon format. La photo m'a semblé crasseuse et tronquée, en 4/3, pâlichonne si bien que je soupçonne une pan&scanisation de l'image pour la télé. Photo délavée pour moi malheureusement. Avec des angles trop proches des comédiens. Une lumière de mauvais temps. Couvert sur la majeure partie du pays.
Aussi est-ce surtout le suspense dû à la tentative d'évasion qui a retenu mon attention. Le final est très bon.
Le reste n'est que fioritures d'agrément.