Il est possible de critiquer ce film. Il est toujours possible de critiquer un film, d'en souligner les défauts, de les énumérer, de s'y focaliser sans rentrer dans le film et se laisser transporter dans ce qu'il nous raconte.
Personnellement j'ai adoré À peine j'ouvre les yeux. Il m'a faite réfléchir sur la liberté, la corruption, les droits de l'homme, l'adolescence et ce jeu de miroir entre parents, influences extérieures et harmonie dans la construction de soi.
J'ai effectué un beau plongeon en arrière dans ma vie et vers la Tunisie surtout... Ce film, rien que dans sa langue arabe douce et chantante, dans les textes du groupe comme dans les dialogue, est une pure perle poétique et chatouille agréablement les oreilles. (J'en suis sortie avec l'envie de chanter, d'écrire, de vivre, de parler mieux l'arabe.)
Farah est une jeune rebelle qui joue avec les limites parentales et avec la tradition. Elle vient d'un milieu privilégié à Tunis. On la voit dans le film s'ouvrir, grandir, le plus fort je pense est son évolution et les constants changements de tonalité.
On n'est jamais jamais au bout de ses surprises.
Leyla Ghobadi a une finesse dans la réalisation, capte certains instants de la vie, des relations amoureuses, en toute subtilité et suggestion. Sa caméra est douce. Certains plans m'ont faite frémir et resterons gravés dans ma mémoire.
Je suis allée voir ce film sur recommandation sans rien en savoir sinon son pays d'origine et il m'a happée par sa magie, je suis rentrée dedans sans me poser de questions et en suis ressortie la tête pleine. Je m'en souviendrai et espère le revoir bientôt...